LâAssociation des journalistes thaïlandais (TJA), ARTICLE 19, Reporters sans frontières (RSF), la Burma Media Association (Association des médias de Birmanie, BMA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont condamné les mesures prises par la Thaïlande et la Birmanie afin dâinterdire aux journalistes de circuler entre les deux pays, en raison dâincidents frontaliers […]
LâAssociation des journalistes thaïlandais (TJA), ARTICLE 19, Reporters sans frontières (RSF), la Burma Media Association (Association des médias de Birmanie, BMA) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont condamné les mesures prises par la Thaïlande et la Birmanie afin dâinterdire aux journalistes de circuler entre les deux pays, en raison dâincidents frontaliers survenus récemment, qui ont eu pour effet dâaccroître la tension dans la région.
Après que la Thaïlande eut interdit à Ma Tin Win et à Maung Maung â respectivement journaliste et rédacteur en chef du journal officiel de Birmanie «New Light of Myanmar» â dâentrer au pays le 28 juin, la Birmanie a réagi en publiant une «liste noire» de treize journalistes thaïlandais et un historien, qui sont interdits dâentrer dans le pays. Le gouvernement thaïlandais, rapporte le CPJ, affirme que des articles de Maung Maung décrivent la monarchie thaïlandaise en termes «insultants».
Pour sa part, la junte militaire au pouvoir en Birmanie, le «State Peace and Development Council» (Conseil dâÃtat pour la paix et le développement, SPDC) affirme que les 14 personnes inscrites sur la liste noire ont écrit des articles critiques à lâégard de la junte et de ses politiques. La liste comprend lâancien président du conseil de lâIFEX et président de la TJA, Kavi Chongkittavorn, et des journalistes du «Siam Rath», du «Bangkok Post», du «Daily News», du «Mathichon Daily», du «Thai Rath» et du «Khao Sod».
Selon ARTICLE 19, les restrictions imposées aux journalistes surviennent alors que le SPDC soutient que le gouvernement thaïlandais appuie les rebelles de lâethnie Shan, qui font la lutte contre la junte birmane.
Selon le CPJ et RSF, le gouvernement thaïlandais a franchi un pas de plus le 15 juillet dernier et a interdit aux journalistes étrangers et aux groupes dâaide internationale dâentrer dans les camps de réfugiés situés le long de la frontière entre les deux pays.
Un porte-parole du gouvernement, cité par lâAgence France-Presse, a déclaré quâen plus des questions de sécurité, les journalistes étrangers qui se rendaient dans les camps avaient «tendance à ne voir que les aspects négatifs du travail du gouvernement, ou à ne rapporter que des informations inexactes ou non confirmées».
Le CPJ fait remarquer que les restrictions sévères imposées aux médias en Birmanie signifient que de nombreux réfugiés nouvellement arrivés de Birmanie deviennent souvent une importante source dâinformations sur les conditions dans le pays.
La TJA déclare que la décision dâinterdire les journalistes ne fera quâaggraver les relations entre les deux pays, et ajoute que la couverture de la Birmanie dans les médias thaïlandais est «multidimensionnelle et permet aux opinions qui existent en Birmanie de sâexprimer dans la presse thaïlandaise».
Pour plus de précisions, voir à www.tja.or.th, www.article19.org, www.cpj.org, www.rsf.org et www.bma-online.net.