Les attaques contre les médias se poursuivent en République démocratique du Congo (RDC), pays dont le bilan en matière de liberté de presse est lâun des pires dâAfrique et du monde, selon Journaliste en Danger (JED). Lâorganisation en a fait la remarque à lâoccasion dâun communiqué émis pour marquer la Journée nationale de la presse […]
Les attaques contre les médias se poursuivent en République démocratique du Congo (RDC), pays dont le bilan en matière de liberté de presse est lâun des pires dâAfrique et du monde, selon Journaliste en Danger (JED). Lâorganisation en a fait la remarque à lâoccasion dâun communiqué émis pour marquer la Journée nationale de la presse en RDC, le 22 juillet.
Depuis lâarrivée au pouvoir de Joseph Kabila en janvier 2001, JED a documenté 38 cas dâagressions contre la presse, essentiellement le fait des détenteurs du pouvoir politique et économique. JED a dénombré 6 cas dâemprisonnement, 8 cas dâinterpellation, 10 cas dâagressions et/ou de menaces, 4 cas dâentrave à la libre circulation de lâinformation, 5 cas de censure et de confiscation des médias ainsi que 5 cas de pressions judiciaires. Freddy Loseke Lisumbu la Yayenga, éditeur du journal âLa Libre Afriqueâ, est actuellement incarcéré en RDC.
Un âcas scandaleuxâ que JED a recensé, câest la confiscation par le gouvernement de Radio-Télévision Kin Malebo (RTKM), propriété dâAubain Ngongo Luwowo, journaliste et personnalité politique. Une commission qui enquêtait sur la légalité de la confiscation a conclu ses travaux sans produire de rapport. De plus, âles médias publics sont monopolisés par une seule opinion, celle du pouvoirâ. Les médias privés, qui tentent de donner un autre son de cloche, sont mis au pas. Par exemple, une bande vidéo contenant une interview du leader dâopposition Ãtienne Tshisekedi, accordée à la chaîne de télévision privée RAGA TV, est confisquée depuis environ 3 mois au cabinet du président de la RDC à Kinshasa, et nâa pas été diffusée à ce jour. Il devient de plus en plus fréquent pour les autorités de traîner des journalistes devant les tribunaux.
Parmi les recommandations de JED au gouvernement, on note la remise en liberté immédiate de Freddy Loseke, la dépénalisation des délits de presse et le retour de RTKM à son propriétaire, avec réparations pour les dommages subis. JED reconnaît que les journalistes, pour leur part, âne sont pas tous des enfants de chÅÅurâ. Lâorganisation demande la création dâun conseil de presse indépendant pour réglementer les médias, qui permettrait aux journalistes dâêtre jugés et sanctionnés par leurs pairs plutôt que par les autorités gouvernementales. JED demande aussi aux journalistes de respecter lâéthique professionnelle et de faire preuve de davantage de professionnalisme afin dâéviter de donner prétexte aux âprédateurs de la liberté de la presseâ.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a écrit le 22 juin au président de la RDC Joseph Kabila pour lui faire part de sa profonde inquiétude devant âla persécution ininterrompueâ, par le gouvernement, âdes journalistes indépendants et des entreprises de presseâ. La lettre, qui recense une longue série de violations, attire lâattention sur le fait que âles conditions dans lesquelles vivent les journalistes congolais nâont fait quâempirerâ depuis que le CPJ a protesté pour la première fois, le 10 avril, contre âle traitement très sévèreâ des médias par les gouvernements Kabila.
Pour plus de renseignements, voir www.congonline.com et www.cpj.org.