De hauts fonctionnaires des gouvernements de Namibie et du Zimbabwe se sont déchaînés récemment contre l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA). Le MISA rapporte en effet que, le 14 août, le président de la Namibie, Sam Nujoma, s’est lancé dans une diatribe contre l’organisation et contre le journal « The […]
De hauts fonctionnaires des gouvernements de Namibie et du Zimbabwe se sont déchaînés récemment contre l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA).
Le MISA rapporte en effet que, le 14 août, le président de la Namibie, Sam Nujoma, s’est lancé dans une diatribe contre l’organisation et contre le journal « The Namibian » et sa rédactrice en chef, Gwen Lister. Le président a condamné le MISA qui, dit-il, ne cherchait qu’à l’insulter, lui et d’autres chefs d’État, et accusé « The Namibian » et le MISA d’être « non professionnels » et « réactionnaires ». Nujoma a également conseillé au reporter Andreas Frai, de la Namibia Broadcasting Corporation (NBC), de ne plus travailler pour le MISA.
Suite à ces remarques du président, le gouvernement a annulé sa participation à la remise des prix de Namibie pour les médias (Namibian Media Awards) prévue pour le 20 août, rapporte « The Namibian ». Un porte-parole du ministère de l’Information a démenti les hypothèses selon lesquelles cette rebuffade apparente du MISA illustrait l’intolérance croissante du gouvernement à l’égard de l’organisation et des médias indépendants. Le MISA-Namibie a critiqué récemment la façon dont la NBC est réglementée et réclame des changements à l’avant-projet de loi sur les communications.
Par ailleurs, le MISA rapporte que le ministre d’État à l’Information et à la Publicité du Zimbabwe, Jonathan Moyo, a accusé le 20 août l’organisation de défense de la liberté de la presse de promouvoir « le malentendu » entre le gouvernement et les médias privés. Moyo a prétendu que les donateurs internationaux se servent du MISA pour promouvoir des reportages affirmant que les médias privés du Zimbabwe exercent leurs activités dans un environnement hostile. Le MISA déclare que la Loi sur la sécurité et l’ordre publics (Public Order and Security Act, POSA) et la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la vie privée (Access to Information and Protection of Privacy Act, AIPPA), toutes deux promulguées en 2002, « forcent les médias du Zimbabwe à fonctionner dans un cadre juridique très restrictif ».
Lors d’un incident précédent, le 8 août, un groupe de jeunes hommes, comprenant des membres du parti au pouvoir, l’Union nationale africaine-Front patriotique du Zimbabwe (Zimbabwe African National Union Patriotic Front, ZANU-PF), a brutalement attaqué le journaliste Flata Kavinga, rapportent le MISA et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Les hommes accusaient le reporter de « The Midlands Observer » de soutenir le Mouvement pour le changement démocratique (Movement for Democratic Change, MDC), d’opposition, parce qu’il portait un t-shirt du MISA. Après avoir reçu son congé de l’hôpital, Kavinga est entré dans la clandestinité pour éviter des représailles, rapporte le CPJ.
Suivez les liens ci-dessous pour avoir des renseignements sur :
La Namibie :
– IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/53069/
– IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/52875/
– « The Namibian » : http://www.namibian.com.na/2003/august/national/03EE92C156.html
– CPJ : http://www.cpj.org/attacks02/africa02/namibia.html
Le Zimbabwe :
– IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/53124
– IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/53068
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2003/Zim21aug03na.html et
http://www.cpj.org/attacks02/africa02/zim.html