Pour les journalistes en Thaïlande, 2003 fut une année où les médias ont eu recours à l’autocensure et évité de critiquer le gouvernement. C’est du moins ce qu’indique l’Association des journalistes thaïlandais (TJA) dans son relevé annuel de la situation de la liberté de la presse en Thaïlande. On n’encourageait pas une couverture critique et […]
Pour les journalistes en Thaïlande, 2003 fut une année où les médias ont eu recours à l’autocensure et évité de critiquer le gouvernement. C’est du moins ce qu’indique l’Association
des journalistes thaïlandais (TJA) dans son relevé annuel de la situation de la liberté de la presse en Thaïlande.
On n’encourageait pas une couverture critique et équilibrée lorsque les sources d’informations se sont abstenues de divulguer des informations ou d’exprimer une critique du gouvernement par crainte
de perdre leur emploi, dit la TJA.
Le gouvernement du président Thaksin Shinawatra recourt à diverses méthodes subtiles pour « mettre au pas » les médias, notamment en se servant de ses liens avec des dirigeants
d’entreprises pour retirer des publicités des journaux qui affichent une attitude critique à l’égard des politiques du gouvernement.
Les agences du gouvernement ont également offert des avantages
financiers aux médias qui couvraient favorablement leurs actions – en violation de la constitution, dit la TJA.
Le parti de Thaksin, le Thai Rak Thai, a également effectué des manouvres indirectes pour prendre le contrôle de l’un des conglomérats les plus importants de Thaïlande, le Groupe
Nation, dit la TJA. On a découvert que des cousins du secrétaire général du parti, Suriya Jungrungreangkit, avaient acheté 20 pour 100 cent du conglomérat.
Par ailleurs, dans le secteur de la radiodiffusion, le gouvernement tarde à apporter une réforme des médias, en dépit de son obligation constitutionnelle en vertu de l’Article 40, dit la TJA. La
constitution oblige en effet le gouvernement à adopter des réformes juridiques pour mettre fin au monopole de l’État sur les radiodiffuseurs de Thaïlande. Jusqu’à maintenant, presque
toutes les stations de radio et de télévision se trouvent sous l’emprise du gouvernement.
Selon la TJA, les manouvres du gouvernement thaïlandais pour « domestiquer les médias » visent à lui assurer une couverture favorable pendant la dernière année de son mandat, en 2004,
et à lui garantir la victoire aux élections générales, l’an prochain.
Lire le rapport complet de la TJA à : http://www.seapabkk.org/news/2003/12/20031230.htm