Le gouvernement du Zimbabwe est bien connu par la répression qu’il administre aux critiques et aux journalistes indépendants. Cette répression, qui s’abat sur la presse depuis cinq ans, n’a laissé dans le pays aucun quotidien indépendant, aucune couverture des nouvelles à la radio privée, et seulement deux hebdomadaires indépendants qui comptent. Ce qui est moins […]
Le gouvernement du Zimbabwe est bien connu par la répression qu’il administre aux critiques et aux journalistes indépendants. Cette répression, qui s’abat sur la presse depuis cinq ans, n’a laissé dans le pays aucun quotidien indépendant, aucune couverture des nouvelles à la radio privée, et seulement deux hebdomadaires indépendants qui comptent.
Ce qui est moins bien documenté, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), c’est le poids de la répression sur les journalistes du pays, notamment sur ceux qui ont fui à l’étranger et qui luttent pour refaire leur vie en exil.
« Nous tombons en pourriture ici », dit Sandra Nyaira, ancienne rédactrice politique au « Daily News », qui a quitté le Zimbabwe en 2002 pour un stage d’études au Royaume-Uni et qui n’est pas rentrée après que sa famille l’eut avertie qu’elle serait arrêtée si elle remettait les pieds dans son pays.
Comme bien d’autres journalistes zimbabwéens qui vivent en exil, Nyaira se débat pour vivre en Angleterre à faire de petits boulots, et rêve de retourner travailler comme journaliste dans le pays où elle se sent à sa place.
D’après une analyse du CPJ, les journalistes zimbabwéens qui vivent à l’étranger constituent l’un des groupes de journalistes exilés les plus importants du monde. Ils sont au moins 90 éparpillés dans le monde.
Le CPJ s’est rendu récemment à Johannesburg, en Afrique du Sud, et à Londres, pour réaliser 34 entrevues avec des journalistes, analystes et défenseurs des droits de la personne du Zimbabwe vivant en exil.
La plupart des journalistes interviewés par le CPJ vivent dans l’exil une expérience amère, même s’ils soulignent se sentir en plus grande sûreté que beaucoup de leurs collègues au pays. Pour pourvoir pénétrer sur les marchés compétitifs des médias à l’étranger, beaucoup d’entre eux doivent obtenir un permis de travail et refaire à neuf la preuve de leurs compétences.
Même si quelques-uns se sont trouvé un emploi dans des médias internationaux, la plupart arrivent à joindre les deux bouts en travaillant à l’usine, dans les services ou comme commis de bureau, dit le CPJ.
« C’est très frustrant. C’est très, très difficile pour un étranger d’accéder au journalisme grand public ici », dit Conrad Nyamutata, ancien reporter en chef au « Daily News », qui vit maintenant à Leicester, en Angleterre. « Très peu d’entre nous ont pu se trouver un emploi dans le domaine. »
Nyaira et quelques autres ont formé l’Association des journalistes zimbabwéens vivant au Royaume-Uni afin de répondre aux besoins des exilés, ce qui comprend du travail professionnel, de la formation et de l’éducation.
Lire le dossier complet du CPJ sur les journalistes zimbabwéens en exil : http://www.cpj.org/Briefings/2005/DA_fall05/zim/zim_DA_fall05_2.html
Consulter les sites suivants :
– Rapport du CPJ sur le Zimbabwe : http://www.cpj.org/attacks04/africa04/zim.html
– « Je n?ai pas perdu espoir » : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14732
– Rapport du RSF sur le Zimbabwe : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=10123
– Un avocat zimbabwéen remporte un prix pour la défense de la liberté de la presse : http://www.cpj.org/awards05/awards_release_05.html
– Dossier de MediaWiseTrust sur les journalistes qui vivent en exil en Europe : http://www.mediawise.org.uk/display_page.php?id=881
– ZimOnline : http://www.zimonline.co.za/
– The Zimbabwean : http://www.thezimbabwean.co.uk/
– SW Radio : http://www.swradioafrica.com/
– NewZimbabwe.com : http://www.newzimbabwe.com/
– Daily News Online : http://www.daily-news.co.za/
– Media Monitoring Project Zimbabwe : http://www.mmpz.org.zw/
– Blogue Sokwanele : http://www.sokwanele.com/blog/blog.html