Les autorités colombiennes sont priées de procéder à une enquête approfondie sur le meurtre de Milton Fabián Sánchez, présentateur d’une station de radio communautaire, abattu par des inconnus le 9 août 2006 à Yumbo, dans le sud-est du pays. Sánchez, qui était âgé de 37 ans, animait trois émissions de radio à Yumbo Estéreo, dont […]
Les autorités colombiennes sont priées de procéder à une enquête approfondie sur le meurtre de Milton Fabián Sánchez, présentateur d’une station de radio communautaire, abattu par des inconnus le 9 août 2006 à Yumbo, dans le sud-est du pays.
Sánchez, qui était âgé de 37 ans, animait trois émissions de radio à Yumbo Estéreo, dont deux étaient des émissions d’éducation civique financées par le gouvernement local (« Notas de Gestión » et « La Personería »), selon ce qu’indique le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
La troisième émission, « Mesa Redonda » [Table ronde], était une émission communautaire d’échanges d’opinions qui touchait aux questions politiques. À cette émission, Sánchez critiquait parfois le comportement du gouvernement local. Il avait déjà été porte-parole du maire local.
Un journaliste de Yumbo Estéreo a déclaré à la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP) qu’il ne savait pas si Sánchez avait reçu des menaces. Sánchez était également président d’un groupe d’action communautaire dans son voisinage. Il était marié et père de deux enfants.
Le meurtre de Sánchez a poussé la FLIP, le CPJ, l’Institut pour la presse et la société (Instituto Prensa y Sociedad, IPYS), l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF) à envoyer une lettre aux autorités colombiennes pour les prier de s’assurer que les assassins seront traduits en justice.
Ce meurtre survient pendant des attaques, qui vont s’accroissant, lancées ces derniers mois contre les journalistes colombiens et contre la presse, dit la FLIP. De janvier à mars, la FLIP a recensé 42 violations, alors qu’elle n’en avait relevé que 27 à la même période en 2005.
Depuis janvier 2006, un journaliste ? le commentateur de la radio Gustavo Rojas Gabalo ? a été assassiné, tandis que six autres ont été contraints de s’enfuir de leur domicile en raison de menaces de violence, indique RSF. Des groupes paramilitaires ont aussi fait parvenir des menaces de mort à plusieurs organisations de la société civile, dont la FLIP et le groupe Médias pour la paix (Medios Para la Paz).
Les menaces ont suscité une vague d’autocensure chez les journalistes dans certaines régions du pays ? en particulier dans les provinces rurales ? où la guérilla, les milices paramilitaires et les forces de sécurité sont engagées dans un conflit armé. La Colombie est connue comme l’un des pays les plus dangereux du monde pour les journalistes. D’après la FIJ, près de 140 d’entre eux ont été tués au cours des quinze dernières années.
Consulter les sites suivants :
– RSF: http://www.rsf.org/article.php3?id_article=18554
– FLIP : http://ifex.org/en/content/view/full/76309/
– AMARC : http://legislaciones.amarc.org/06-08-11-ColombiaAmarcCondena.htm
– IPYS : http://www.ipys.org/alertas/atentado.php?id=837
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=4119&Language=ES
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/americas/colombia11aug06na.html
– Histoires d’autocensure jamais racontées : http://www.cpj.org/Briefings/2005/DA_fall05/colombia/colombia_DA_fall_05.html