Les autorités chinoises accusent ces jeunes gens de fournir des informations sur le Tibet à des contacts à l'extérieur de la Chine.
(RSF/IFEX) – Trois jeunes Tibétains ont été arrêtés 1er octobre 2009 par la police dans le comté de Sogdzong. Gyaltsen, 25 ans, Nyima Wangchuk, 24 ans et Yeshe Namkha, 25 ans, tous les trois résidents du village de Dara, ont été emmenés dans le comté de Nagchu. La police refuse que leurs familles les contactent.
Les autorités chinoises accusent ces jeunes gens de fournir des informations sur le Tibet à des contacts à l’extérieur de la Chine.
« Internet au Tibet est surveillé, censuré et manipulé bien plus que dans les autres provinces de la Chine. Les internautes tibétains, malgré les risques, continuent de faire circuler certaines informations, notamment vers la diaspora et les organisations de droits de l’homme. Il est déplorable que la police chinoise mette autant d’énergie à identifier et arrêter de simples internautes. Nous appelons à leur libération », a déclaré Reporters sans frontières.
Les trois jeunes internautes auraient échangé sur QQ, une messagerie instantanée chinoise, des photos et des discours du dalaï-lama. Leurs activités en ligne étaient surveillées, semble-t-il, depuis longtemps par la sécurité publique. Les populations du comté de Sogdzong ont témoigné d’un harcèlement policier, notamment de nombreuses vérifications d’identités.
Des policiers ont ainsi interdit aux moines du monastère Sog Tsandan de célébrer la fin de leur retraite estivale (durant laquelle les moines s’isolent dans le monastère pour ne pas blesser les insectes émergeant durant cette saison), les forçant à assister à des séances patriotiques avec les autorités chinoises.
Reporters sans frontières rappelle que plusieurs internautes et blogueurs ont été arrêtés par la police au cours des derniers mois. Le 12 août 2009, Pasang Norbu a été arrêté à Lhassa pour avoir regardé en ligne des photos du drapeau tibétain et du dalaï-lama. Gonpo Tserang, guide, a été condamné en juin 2009 à trois ans de prison pour « incitation au séparatisme » et « communications à l’extérieur du pays », après avoir envoyé des emails et des sms sur les manifestations de mars 2008.