(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Jonathan Moyo, RSF a protesté contre la suspension des accréditations des journalistes de la British Broadcasting Corporation (BBC). RSF a demandé au ministre d’annuler cette mesure et de laisser les correspondants étrangers travailler en toute liberté sur le territoire zimbabwéen. « Les autorités cherchent à […]
(RSF/IFEX) – Dans une lettre adressée au ministre de la Communication, Jonathan Moyo, RSF a protesté contre la suspension des accréditations des journalistes de la British Broadcasting Corporation (BBC). RSF a demandé au ministre d’annuler cette mesure et de laisser les correspondants étrangers travailler en toute liberté sur le territoire zimbabwéen. « Les autorités cherchent à contrôler l’information à l’intérieur et à l’extérieur du pays », a déclaré Robert Ménard secrétaire général de RSF. « La situation de la liberté de la presse ne cesse de se détériorer dans ce pays. A l’approche de l’élection présidentielle de 2002, tout est fait pour tenter de museler la presse », a-t-il expliqué.
Selon les informations recueillies par RSF, le 25 juillet 2001, le gouvernement a décidé de ne plus accorder d’accréditations aux journalistes de la BBC désireux de se rendre dans le pays. Cette décision fait suite à un reportage de Rageh Omaar, envoyé spécial de la chaîne BBC World, à propos du discours du président Mugabe pour l’ouverture de la session parlementaire, le 24 juillet. Selon le journaliste, le président Mugabe a promis de continuer sa politique d’acquisition par la force des fermes détenues par les Blancs. Selon les autorités, le président n’aurait pas parlé « d’acquisition forcée » mais « d’acquisition légale ». Le ministre de la Communication, Jonathan Moyo, a en conséquence suspendu les accréditations des correspondants de la BBC jusqu’à nouvel ordre et « dans l’attente, si possible, d’un accord de conduite éthique et professionnel ». Dans une lettre adressée à Milton Nkosi, chef du bureau de la BBC à Johannesbourg, en Afrique du Sud, il a déclaré que « le temps est venu pour la BBC de suivre et de s’en tenir au Zimbabwe aux mêmes règles professionnelles et éthiques que celles qu’elle suit en Grande-Bretagne ».
L’organisation a rappelé que, depuis juin, les journalistes étrangers doivent demander leur accréditation auprès du Département de l’information au moins un mois avant leur arrivée dans le pays. Les formalités de voyage ne pouvant être engagées qu’après l’accord du Département. Les correspondants étrangers ont été contraints de quitter le territoire afin d’effectuer leur demande d’accréditation depuis leur pays d’origine.
Actuellement, le seul employé de la BBC au Zimbabwe est un assistant, depuis l’expulsion, en février 2001, de Joseph Winter, correspondant de la station anglaise à Harare. Mercedes Sayagues, correspondante du quotidien Sud-africain « Mail and Guardian » avait également reçu un ordre d’expulsion des services de l’immigration au motif que le ministère de l’Information avait » changé les règles de l’accréditation des journalistes ».
Les médias étrangers actuellement présents au Zimbabwe incluent Reuters, l’Agence France-Presse, Associated Press, « The Guardian », « The Financial Times », la BBC, CNN, plusieurs journaux sud-africains et européens.