Abdihared Osman Adan, un présentateur à la télévision et la radio de Shabelle Media Network, a été mortellement blessé par balles à trois reprises par des hommes armés non identifiés. Trois journalistes de Shabelle Media Network ont été tués en 2012.
(RSF/IFEX) – 18 janvier 2013 – Reporters sans frontières est bouleversée par le meurtre du journaliste de Shabelle Media Network Abdihared Osman Adan. Au matin du 18 janvier 2013, cet homme de 45 ans qui se rendait à son travail a été blessé par balles à trois reprises par des hommes armés non identifiés. Mortellement touché, Abdihared Osman Adan est décédé à l’hôpital Medina, à Mogadiscio, alors que les médecins s’apprêtaient à l’opérer.
« Le monde entier a les yeux rivés sur le contient africain. Ce drame doit être l’occasion pour la communauté internationale d’exiger de la Somalie une réaction énergique aux déchainements de violence vécus quotidiennement par les journalistes », a déclaré Reporters sans frontières. « Être journaliste en Somalie demande une détermination et un courage quotidiens. Les attaques sont ciblées, imprévisibles et surtout, impunies. Le gouvernement doit répondre à l’appel de détresse de l’Union nationale des journalistes somaliens demandant la création d’une force spéciale dédiée à la protection des journalistes ».
Membre actif de l’Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), organisation partenaire de Reporters sans frontières en Somalie, Abdihared Osman Adan travaillait comme présentateur à la télévision et la radio de Shabelle Media Network. Il était l’un des rares journalistes à avoir refusé de vivre dans les locaux de la station, qui hébergent de manière permanente la quasi-totalité des employés du groupe médiatique afin de leur faire bénéficier des mesures de protection dont la radio s’est dotée.
Shabelle Media Network a été victime de nombreux drames en 2012, avec les meurtres de son directeur Hassan Osman Abdi et des journalistes Ahmed Ado Anshur et Mohamed Mohamud Turyare. Au cours des 12 derniers mois, les employés de Shabelle Media Network ont subi une demi-douzaine d’agressions, menaces et tentatives d’intimidation. En 2010, Radio Shabelle avait reçu le Prix Reporters sans frontières.
La presse somalienne fait face à un début d’année difficile. Abdulaziz Abdinur Ibrahim, journaliste pour les radios Dalsan et Ergo, est détenu depuis le 10 janvier 2012 au Département central des investigations (CID), après avoir interviewé une femme violée par des militaires. Trois autres journalistes ont été temporairement incarcérés, et la victime, après plusieurs jours de harcèlement policier, a finalement décidé de retirer ses accusations.
En 2012, la Somalie a été le pays le plus meurtrier d’Afrique pour les journalistes et le deuxième pays le plus dangereux au monde pour les acteurs de l’information, après la Syrie. 18 décès en lien avec la profession ont été déplorés dans ce pays de la corne de l’Afrique. L’impunité caractéristique de ces crimes a fait l’objet d’un rapport en novembre 2012 par l’Union nationale des journalistes somaliens.
Plus d’information sur les assassinats de journalistes en Somalie en 2012.