(UJAO/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’UJAO, daté du 12 décembre 2000 : Ouagadougou, 12 décembre 2000, le Comité d’organisation du Festival International de la Liberté d’expression et de la Presse en Afrique de l’Ouest avait décidé de poser la première pierre d’une stèle à Sapouy, à cent kilomètres au sud de Ouagadougou, […]
(UJAO/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de l’UJAO, daté du 12 décembre 2000 :
Ouagadougou, 12 décembre 2000, le Comité d’organisation du Festival International de la Liberté d’expression et de la Presse en Afrique de l’Ouest avait décidé de poser la première pierre d’une stèle à Sapouy, à cent kilomètres au sud de Ouagadougou, où Norbert Zongo a été assassiné. C’était le 13 décembre 1998.
Un dispositif policier a été installé à cinq kilomètres du site, empêchant aux journalistes étrangers (Guinéens, Maliens, Sénégalais, Nigériens, Ghanéens, Nigérians, Néerlandais, Français) et locaux d’accéder l’endroit. Ceux ci avaient déjà parcouru prés de cent kilomètres.
Cette interdiction de toute manifestation a été décrétée depuis le 6 décembre dernier, à la suite de manifestation d’étudiants durant laquelle un enfant de douze ans, Flavien Nebié, a été tué. Les étudiants protestaient contre l’instauration de nouvelles réformes jugées draconiennes à l’Université de Ouagadougou. Les autorités gouvernementales ont voulu entre autres imposer des mesures, notamment une note de douze sur vingt aux étudiants qui jugent impossible d’obtenir de tels résultats dans leurs mauvaises conditions de travail. Elles ont voulu aussi installer une brigade de police au sein de l’Université. Les nombreuses protestations ont poussé le gouvernement à fermer l’université. Les forces de l’ordre sont constamment réquisitionnés afin de faire face aux troubles.
Le Président Blaise Compaore, dans son discours à la nation, a dénoncé ce qu’il appelle le « maximalisme d’associations et de partis politiques » faisant allusion au collectif des organisations démocratique et de partis politiques dirigé par Khalidou Ouedrago. Le chef de l’Etat a rappelé que c’est à la responsabilité de l’Etat de veiller au respect de l’ordre.
L’Union des journalistes de l’Afrique de l’Ouest (UJAO) proteste énergiquement contre cette tentative de bâillonner la presse au Burkina Faso. Elle appelle le gouvernement à faire la lumière sur l’assassinat de Norbert Zongo.
Mamadou DIEYE