(RSF/IFEX) – La détention administrative de Hussam Abu Alan, emprisonné depuis le 24 avril 2002, a été prolongée, le 23 juillet, de cinq mois par un tribunal militaire israélien. Le photographe de l’Agence France-Presse (AFP) est soupçonné « d’assister l’organisation terroriste des Tanzim », considérée comme la branche armée du Fatah. Quatre autres journalistes palestiniens sont actuellement […]
(RSF/IFEX) – La détention administrative de Hussam Abu Alan, emprisonné depuis le 24 avril 2002, a été prolongée, le 23 juillet, de cinq mois par un tribunal militaire israélien. Le photographe de l’Agence France-Presse (AFP) est soupçonné « d’assister l’organisation terroriste des Tanzim », considérée comme la branche armée du Fatah. Quatre autres journalistes palestiniens sont actuellement détenus par l’armée israélienne.
Dans une lettre adressée au Premier ministre israélien, Ariel Sharon, RSF a demandé la « libération immédiate des cinq journalistes ». « Ces arrestations sont totalement arbitraires. Les autorités reprochent à deux d’entre eux d’aider des organisations terroristes. Or elles n’ont fourni aucun élément à l’appui de leurs accusations. Pour les trois autres, elles n’ont pas daigné fournir une quelconque explication. Par ailleurs, certains d’entre eux sont détenus depuis plus de trois mois, et dans des conditions particulièrement pénibles », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Depuis le 29 mars, date du début de l’occupation israélienne des villes palestiniennes, plus d’une vingtaine de journalistes palestiniens ont été arrêtés. Certains d’entre eux ont été soumis à de mauvais traitements.
Le 24 avril, Abu Alan, photographe de l’AFP, est arrêté au barrage de Beit Anoun près de la ville d’Hébron. Il se rendait dans la localité de Bani Naim pour y couvrir les funérailles de deux Palestiniens. Des soldats lui bandent les yeux et lui attachent les mains. Dans une lettre datée du 3 mai, l’armée israélienne informe officiellement l’AFP que Abu Alan est soupçonné « d’assister l’organisation terroriste des Tanzim », considérée comme la branche armée du Fatah. Mais les autorités israéliennes ne fournissent pas les preuves soutenant leurs accusations. Le 22 mai, le journaliste est mis en détention administrative pour trois mois. Le 23 juillet, sa détention administrative est prolongée par un tribunal militaire jusqu’au 22 décembre 2002. L’avocat Mohammed Burghal a fait appel de cette décision auprès de la Cour suprême israélienne. Le journaliste, qui était détenu au centre d’Ofer dans des conditions très difficiles, a été transféré à la prison de Ketzion (désert du Néguev).
Yousri El Jamal, preneur de son de l’agence Reuters, est également soupçonné « d’aider une organisation terroriste ». Le 30 avril, il est devant l’hôpital d’Hébron pour filmer des blessés lorsqu’il est appréhendé par des soldats en compagnie de Mazen Dana, cameraman de Reuters. Ces derniers les conduisent, mains attachées et yeux bandés, au bureau de coordination du district. Là, on les oblige à s’allonger par terre pendant plusieurs heures sans leur fournir ni boisson ni nourriture. Le lendemain matin, ils sont interrogés. Dana reçoit des excuses avant d’être relâché. Mais El Jamal est maintenu en détention. Dans une lettre adressée à Reuters, l’armée israélienne fait état de ses soupçons à son égard. Sans pour autant fournir aucune preuve à l’appui de ses dires. Le 22 mai, il est mis en détention administrative pour trois mois. Le 18 juin, la cour militaire rejette les demandes de libération immédiate du journaliste. Le 11 juillet, sa détention est prolongée pour trois mois. Il est détenu au centre de Ketzion.
Trois autres journalistes sont par ailleurs détenus sans que leur aient été communiquées les raisons de leur arrestation. Ainsi, le 15 avril, Khalid Ali Mohammed Zwawi, journaliste de l’hebdomadaire « El Istiqlal », est arrêté, en pleine nuit, à son domicile de Naplouse par des soldats israéliens. Ces derniers fouillent la maison et confisquent du matériel. Il est conduit au centre de détention d’Askalan. Il a été transféré récemment à la prison de Majedo (nord d’Israël).
Le 18 avril, des soldats arrêtent, à Ramallah, Kamel Ali Jbeil, journaliste du quotidien « Al Quds ». Le 5 mai, il est mis en détention administrative pour une durée de trois mois. Elle a été prolongée, le 1er juillet, pour 3 mois. Il est actuellement emprisonné au centre de détention d’Ofer, près de Ramallah.
Le 28 juin, Nizar Ramadan, correspondant du journal « Qater », est arrêté à Hébron alors qu’il se trouve avec sa famille chez ses voisins. Il est conduit au centre d’Ofer, près de Ramallah. Le même jour, des soldats pénètrent dans son bureau, confisquent et détruisent du matériel. Le 6 juillet, les autorités israéliennes prolongent de 18 jours sa détention sans qu’aucune explication soit fournie. Son avocat n’a pas été autorisé à lui rendre visite.