(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de JED : Le ministre des droits humains accuse JED de rouler pour l’opposition et la rébellion Kinshasa, vendredi 29 mars 2002 Dans une lettre datée du 27 mars 2002, réceptionnée à Journaliste en danger (JED) le 28 mars 2002, le ministre des Droits humains, M. Ntumba Luaba […]
(JED/IFEX) – Ci-dessous, un communiqué de presse de JED :
Le ministre des droits humains accuse JED de rouler pour l’opposition et la rébellion
Kinshasa, vendredi 29 mars 2002
Dans une lettre datée du 27 mars 2002, réceptionnée à Journaliste en danger (JED) le 28 mars 2002, le ministre des Droits humains, M. Ntumba Luaba Lumu, accuse JED de travailler pour l’opposition politique et les mouvements rebelles en lutte armée depuis 4 ans contre Kinshasa. A cet effet, le ministre écrit : « il n’est pas étonnant ainsi de constater dans votre correspondance une accusation aussi proche des thèses déjà entendues dans certains milieux et formulées contre le gouvernement de la République faisant état de l’incitation à lapider et à brûler vive toute personne d’origine rwandaise, en référence à la réaction spontannée de la population en situation de légitime défense contre les agresseurs (Ndlr : entendez le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi qui soutiennent les rébellions au Congo) ». Le ministre ajoute : « … la référence grossière et inconsidérée de la RadioTélévision Libre des Milles Collines (RTLM) au Rwanda ne saurait procéder autrement que de la même intention malveillante à l’endroit du gouvernement dans une approche bien comprise de répartition des tâches avec les agresseurs de notre pays ». Le ministre conclut en disant : « j’attends de vous le même effort concernant l’ensemble des journaux publics (Sic !) dans notre pays et les déclarations des divers leaders politques ».
Le ministre des Droits humains répondait ainsi à une lettre de protestation de JED datée du 11 mars 2002 adressée à M. Atufuka Mbunze, Président du comité provisoire de gestion de la RTNC (Radiotélévision nationale congolaise), dont copie lui avait été réservée. La lettre de protestation dénonçait des appels à la haine et à la violence lancés, fin février – début mars 2002, sur la chaîne publique RTNC par certains membres du gouvernement et des experts de la « composante gouvernement » aux négociations politiques de Sun City, en Afrique du Sud.
JED rappelle que l’accusation grave et gratuite de rouler pour la rébellion lui avait déjà été faite en janvier 2001 par l’ancien ministre de l’information, M. Dominique Sakombi. A cette époque, les militants de JED avaient été contraints à 15 jours de clandestinité et au déguerpissement forcé des bureaux, sans oublier la destruction méchante de certains biens et archives de l’organisation.
JED constate que chaque fois qu’elle entre en contradiction avec une thèse gouvernementale en ce qui concerne les atteintes à la liberté de la presse, elle est accusée de travailler pour la rébellion.
JED réaffirme son indépendance vis-à-vis de tous les courants politiques en RDC et soutient qu’elle continuera à oeuvrer pour le droit d’informer et d’être infromé. Elle réaffirme aussi qu’elle continuera à dénoncer toutes les atteintes à la liberté de la presse, quelqu’ en soient les auteurs.