(RSF/IFEX) – Zouhaïr Yahyaoui, cyberdissident emprisonné depuis le 4 juin 2002, a bénéficié, le 18 novembre 2003, d’une libération conditionnelle. Il avait été condamné à deux ans de prison, le 10 juillet 2002, pour « propagation de fausses nouvelles » sur son site Internet TUNeZINE. RSF est soulagée par cette libération. « Nous étions très inquiets pour la […]
(RSF/IFEX) – Zouhaïr Yahyaoui, cyberdissident emprisonné depuis le 4 juin 2002, a bénéficié, le 18 novembre 2003, d’une libération conditionnelle. Il avait été condamné à deux ans de prison, le 10 juillet 2002, pour « propagation de fausses nouvelles » sur son site Internet TUNeZINE.
RSF est soulagée par cette libération. « Nous étions très inquiets pour la santé de Zouhaïr. Sa libération ne doit pas occulter les mauvais traitements subis par ce jeune cyberdissident au cours de son incarcération, ni le fait qu’il a passé plus d’un an en prison pour avoir simplement publié des textes critiques envers le président Ben Ali. L’Etat tunisien fait un geste en libérant ce cyberdissident, mais il est encore très loin de respecter la liberté d’expression dans son pays, en particulier sur Internet », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l’organisation. « Nous espérons la libération prochaine des journalistes Hamadi Jebali et Abdallah Zouari, toujours emprisonnés », a-t-il ajouté.
De source officielle, il est précisé que Yahyaoui avait rempli les conditions d’une libération conditionnelle, « dans la mesure où il a purgé au moins la moitié de la peine encourue ».
Sa fiancée française, Sophie Piekarec, a indiqué à RSF que Yahyaoui avait perdu beaucoup de poids en prison et que sa dentition était extrêmement abîmée. Elle a cependant ajouté que son compagnon avait toujours « un moral d’acier ».
Le cyberdissident avait fondé le site TUNeZINE en juillet 2001 pour diffuser des informations sur la lutte en faveur de la démocratie et des libertés en Tunisie. Il publiait en ligne des textes et des caricatures raillant le président Ben Ali, ainsi que des documents de l’opposition. Il avait été le premier à diffuser la lettre dénonçant le système judiciaire du pays adressée au président de la République par le juge Mokhtar Yahyaoui.
Yahyaoui avait été récompensé, en juin 2003, du premier prix Cyberliberté, décerné par RSF et Globenet.