(CALP/IFEX) – Ci-dessous, une déclaration du CALP : Déclaration du CALP à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse La liberté de la presse reste l’un des rares acquis du processus de démocratisation amorcé en Algérie à la suite des émeutes d’octobre 1988. La célébration de la Journée internationale de la […]
(CALP/IFEX) – Ci-dessous, une déclaration du CALP :
Déclaration du CALP à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse
La liberté de la presse reste l’un des rares acquis du processus de démocratisation amorcé en Algérie à la suite des émeutes d’octobre 1988. La célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse intervient cette année dans une conjoncture marquée par de lourdes menaces sur cet acquis.
L’année 2004 peut être considérée comme une année particulièrement difficile, marquée par les emprisonnements de journalistes, l’intensification des harcèlements judiciaires contre eux et les pressions économiques à travers l’instrumentalisation par les imprimeries et par la manne publicitaire étatique.
Le Centre algérien pour la défense et la promotion de la liberté de la presse (CALP) saisit cette opportunité pour saluer la mémoire de tous les journalistes décédés dans l’exercice de leur métier et ceux assassinés par les islamistes armés entre 1993 et 1997.
Le CALP rend hommage à une profession qui a fait de la résistance à toutes les censures son crédo.
Le CALP demande la cessation des harcèlements administratif et judiciaire contre les journalistes et la libération de Mohamed Benchicou, directeur du quotidien Le Matin, condamné pour ses écrits à deux ans de prison. Il demande également que le quotidien Le Matin puisse reprendre ses activités.
Pour assurer la promotion de la liberté de la presse, le CALP estime que des conditions minimum doivent être réunies.
1. Le gouvernement travaille actuellement sur un projet de loi régissant l’information en Algérie. Pour que ce futur texte soit en adéquation avec le droit des Algériens à une information complète, crédible et indépendante, il est vital que les professionnels des médias soient associés à son élaboration à travers un débat large et libre.
2. L’absence d’un statut fragilise la profession, c’est pourquoi il nous paraît urgent et impératif d’en élaborer un en concertation avec les professionnels des médias et de le conformer aux normes internationales.
3. La liberté de la presse ne pouvant être assurée dans des conditions de peur, il est urgent que les amendements au code pénal sur la diffamation alourdissant dangereusement les peines de prison et les amendes adoptés en juin 2001, soient abrogés. Les sanctions pénales contre la diffamation constituent une menace pour chaque journaliste et chaque média.
4. Le chef du gouvernement a promulgué une instruction entrée en vigueur en septembre 2004 faisant obligation aux entreprises, administrations et institutions publiques de passer par l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) pour la publication de leurs annonces publicitaires sans leur laisser le choix du support qui leur conviendrait le mieux. Outre l’aberration que constitue cette décision pour un gouvernement qui négocie l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et qui s’apprête à mettre en ?uvre l’accord d’association avec l’Union européenne, il est évident que cette mesure ne vise qu’à instrumentaliser la rente publicitaire. Aussi, le CALP demande la levée de cette mesure.