(RSF/IFEX) – RSF est indignée par l’indifférence des autorités locales et nationales quant au sort de Joey Estriber, animateur radio et spécialiste des questions environnementales, dans la province d’Aurora (nord-est de Manille). « Cela fait aujourd’hui huit mois, jour pour jour, que Joey Estriber a été kidnappé. Rien n’a été fait de la part des autorités […]
(RSF/IFEX) – RSF est indignée par l’indifférence des autorités locales et nationales quant au sort de Joey Estriber, animateur radio et spécialiste des questions environnementales, dans la province d’Aurora (nord-est de Manille).
« Cela fait aujourd’hui huit mois, jour pour jour, que Joey Estriber a été kidnappé. Rien n’a été fait de la part des autorités pour le retrouver et identifier ses ravisseurs. Il semble bien que la complicité entre la police locale, les autorités et les exploitants forestiers empêche toute avancée dans cette affaire. Il est urgent que les autorités de Manille relancent les recherches », a déclaré l’organisation.
Le 3 mars 2006 dans la soirée, Estriber, responsable freelance du programme « Pag-usapan Natin » (« Parlons de ça! ») sur la radio locale DZJO, a été enlevé par quatre hommes devant un cybercafé de Baler (province d’Aurora). Selon un représentant de l’Union nationale des journalistes des Philippines (NUJP) qui s’est rendu à Baler, le kidnapping a eu lieu à quelques mètres d’un commissariat. La police n’a même pas interrogé les témoins.
Depuis sa disparition, son épouse et ses quatre enfants sont privés de ressources.
Estriber est connu pour ses dénonciations de la déforestation dans la province d’Aurora. Dans son programme, il revenait sur l’abattage intensif d’arbres mené par des entreprises bénéficiant de soutiens au sein de l’administration. Il avait participé à une campagne en faveur de la suspension de neuf licences accordées à des entreprises d’exploitation du bois dans cette province.
Estriber est par ailleurs l’un des animateurs de l’organisation non gouvernementale Bataris qui agit pour le développement local. En février 2006, un militaire avait déclaré sur une radio que les organisations comme Bataris étaient à combattre.