(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières et la Burma Media Association sont très préoccupées pour l’intégrité physique de quinze journalistes, écrivains et comédiens chroniqueurs actuellement détenus en Birmanie. « L’annonce, faite le 10 octobre 2007, de la mort sous la torture d’un militant démocrate nous fait craindre le pire pour les dix reporters, vidéastes et comédiens chroniqueurs […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières et la Burma Media Association sont très préoccupées pour l’intégrité physique de quinze journalistes, écrivains et comédiens chroniqueurs actuellement détenus en Birmanie.
« L’annonce, faite le 10 octobre 2007, de la mort sous la torture d’un militant démocrate nous fait craindre le pire pour les dix reporters, vidéastes et comédiens chroniqueurs qui sont détenus, pour certains au secret depuis plusieurs semaines, en Birmanie. La déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU, qui « déplore » la répression, est louable mais elle n’est pas suffisante. Nous regrettons que le Conseil de sécurité n’ait pas demandé la libération immédiate et sans condition de Aung San Suu Kyi et de tous les prisonniers politiques. L’adoption d’une résolution non contraignante, qui ne condamne pas la violence de la junte envers les manifestants, laisse libre cours à la poursuite de la répression », ont affirmé les deux organisations.
Plusieurs journalistes birmans ont confirmé que les services de sécurité faisaient circuler, dans les commissariats et auprès des indicateurs de police, des clichés de manifestants, notamment des journalistes citoyens ou des reporters étrangers. Des dizaines de personnes auraient été arrêtées sur la base de ces photographies.
Selon des internautes birmans, le Web a fonctionné le 10 octobre, de midi à 16h00 (heure locale), mais très lentement. La veille, il a fonctionné de 14h00 à 16h00, puis de 22h00 à 1h00, lors du couvre-feu toujours en vigueur à Rangoon.
Journalistes, vidéastes et poètes arrêtés pendant les manifestations:
– Maung Yan Paing, écrivain résidant à North Okkalapa,
– Min Htin Ko Ko Gyi, écrivain et réalisateur,
– Ye Lwin, poète, écrivain et chanteur du groupe Mizzima Wave Band,
– Win Ko Ko Lat, reporter du « Weekly Eleven Journal »,
– Win Saing, photojournaliste,
– Nay Linn Aung, reporter du journal « 7 Days »,
– Shin Devi, vidéaste,
– Ko Ko Oo, cameraman, époux de Shin Devi.
Contrairement à ce qui a été indiqué auparavant, Nay Linn Aung n’a pas encore été libéré.
Deux comédiens, connus pour leurs chroniques sur la société birmane et la junte, sont emprisonnés:
– Par Par Lay, l’un des membres de la troupe des Moustache Brothers de Mandalay (Centre), est détenu au secret depuis le 25 septembre. Il a déjà été emprisonné de 1994 à 2001.
– Zargana, comédien surnommé le « Charlie Chaplin » birman, a été arrêté à Rangoon après avoir soutenu ouvertement les moines. Il a déjà été emprisonné deux fois en 1988 et 1990. Selon sa femme, citée par le magazine « Irrawaddy », il n’est pas en bonne santé.
Plusieurs autres journalistes ont disparu. Ils pourraient être entrés dans la clandestinité ou avoir tenté de gagner la frontière thaïe.
Par ailleurs, cinq journalistes arrêtés avant la crise sont toujours détenus:
– U Thaung Sein, photoreporter free-lance
– Ko Moe Htun, Dhamah-Yate
– Ne Min, indépendant
– Monywa Aung-Shin, Sar-maw-khung
– U Win Tin, Hanthawathi