LâAssociation des journalistes thaïlandais (TJA), la Southeast Asia Press Alliance (Alliance de la presse de lâAsie du Sud Est, SEAPA), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que, pour la première fois depuis des décennies, la Thaïlande, dont la presse est considérée comme lâune des plus libres dâAsie, […]
LâAssociation des journalistes thaïlandais (TJA), la Southeast Asia Press Alliance (Alliance de la presse de lâAsie du Sud Est, SEAPA), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que, pour la première fois depuis des décennies, la Thaïlande, dont la presse est considérée comme lâune des plus libres dâAsie, a ordonné lâexpulsion de deux journalistes étrangers, affirmant quâils représentent âune menace pour la sécurité nationaleâ. La TJA et la SEAPA condamnent ce geste, quâelles qualifient de âchasse aux sorcièresâ et dââattaque injustifiée contre la libre expressionâ, et affirment quâil aura de âprofondes répercussions négatives sur lâimage de marque de la Thaïlande sur la scène internationale comme pays démocratiqueâ.
Le 22 février, les autorités de lâimmigration ont informé le correspondant en chef de la âFar Eastern Economic Reviewâ, Shawn Crispin, et le correspondant Rodney Tasker que leurs visas avaient été révoqués, le même jour où les journaux locaux rapportaient que les journalistes étaient inscrits sur une âliste noireâ de 46 étrangers considérés, disent RSF et le CPJ, comme autant de menaces à la sécurité nationale. Les personnes inscrites sur la liste devaient être expulsées du pays ou empêchées dây entrer.
On retrouve sur cette liste le nom de lâéditeur de la âFar Eastern Economic Reviewâ, Philip Revzin, celui de son rédacteur en chef, Michael Vatikiotis, de même que ceux de treize membres du mouvement spirituel chinois Falun Gong, indique RSF. Le propriétaire de la revue, Dow Jones Co., a officiellement interjeté appel de la décision des autorités de lâimmigration et attend une réponse la semaine prochaine, dit le CPJ.
La décision dâexpulser Crispin et Tasker fait suite à la publication dans la revue, le 10 janvier, dâun article qui traitait des tensions entre le roi Bhumibol Adulyadej et le bureau du premier ministre Thaksin Shinawatra. Selon le CPJ, lâarticle a été établi en grande partie dâaprès certains commentaires que le roi a faits publiquement et qui ont été considérés comme des critiques du gouvernement. Le numéro du 10 janvier a été interdit peu après sa parution et le gouvernement en a saisi des exemplaires.
Bien quâelle garantisse la liberté de la presse, la Constitution réformée de 1999 permet dâimposer des restrictions aux médias au nom de la âsécurité nationaleâ, dit le CPJ. En outre, dit la TJA, le Code pénal contient une disposition qui considère comme un délit, passible dâun à sept ans de prison, le fait pour une personne de âdiffamer, insulter ou menacerâ les membres de la famille royale. Dans son évaluation de la situation de la presse au cours de lâannée, lâorganisation recense les nombreux cas où le gouvernement Thaksin a tenté de sâingérer dans les reportages et qualifie lâannée 2001 dââannée dâingérence dans les médiasâ.
Pour voir le rapport, voir à http://canada.ifex.org. « >http://canada.ifex.org/alerts/view.html?id=9931 »>http://canada.ifex.org.
Pour plus de renseignements, voir à www.tja.or.th, www.seapabkk.org, www.cpj.org et www.rsf.org.