En dépit d’un climat relativement ouvert pour la presse, le président Evo Morales de la Bolivie est « trop susceptible » et rend les conditions de travail des reporters de plus en plus difficiles, conclut le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) au terme d’une récente mission d’une semaine dans le pays. « Le […]
En dépit d’un climat relativement ouvert pour la presse, le président Evo Morales de la Bolivie est « trop susceptible » et rend les conditions de travail des reporters de plus en plus difficiles, conclut le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) au terme d’une récente mission d’une semaine dans le pays.
« Le gouvernement du président Morales croit que toute critique s’inscrit dans une conspiration. On a la liberté d’expression en Bolivie, mais les attaques verbales constantes du président envoient des signaux troublants », a déclaré au CPJ Pedro Rivero Jordán, directeur général du quotidien « El Deber » de Santa Cruz et président de l’Association nationale de la presse de Bolivie.
Les journalistes reconnaissent qu’ils ne sont pas persécutés par les autorités, mais ils disent que le barrage de critiques constantes dirigées contre la presse rend difficile la couverture d’événements comme les protestations de rue. En janvier, presque une douzaine de journalistes, de photographes et de cameramen ont été attaqués par des manifestants pro-Morales dans la ville de Cochabamba, dans le centre du pays.
Par ailleurs, Morales, tout en affirmant respecter et promouvoir la liberté de la presse, accuse les médias de parti pris contre son gouvernement. « Le système capitaliste utilise les médias contre le gouvernement », a déclaré au CPJ Morales, premier leader autochtone de l’histoire de la Bolivie. « Les journalistes sympathisent avec moi mais les propriétaires des médias s’alignent dans une campagne contre mon gouvernement. »
La délégation a rencontré Morales, le vice-président Álvaro García Linera et les principaux dignitaires du gouvernement, des journalistes, des rédacteurs, des dirigeants de médias et des militants des droits de la personne dans la capitale, La Paz. La délégation s’est rendue également dans le bastion de l’opposition, Santa Cruz de la Sierra.
Le CPJ publiera sous peu un rapport complet sur les conditions de la presse en Bolivie.
Consulter les sites suivants :
– CPJ, à propos de la mission : http://tinyurl.com/38ndpa
– CPJ, à propos des attaques de Cochabamba : http://tinyurl.com/3xa7dh
(12 juin 2007)