(RSF/IFEX) – RSF est vivement préoccupée par le harcèlement dont est victime Saparmurat Ovezberdiev, correspondant du service turkmène de Radio Free Europe/Radio Liberty à Ashgabat. Le journaliste a été, en l’espace de quelques mois, détenu illégalement par des représentants des forces de l’ordre, frappé et drogué. Il fait également l’objet d’une filature. L’organisation s’est adressée […]
(RSF/IFEX) – RSF est vivement préoccupée par le harcèlement dont est victime Saparmurat Ovezberdiev, correspondant du service turkmène de Radio Free Europe/Radio Liberty à Ashgabat. Le journaliste a été, en l’espace de quelques mois, détenu illégalement par des représentants des forces de l’ordre, frappé et drogué. Il fait également l’objet d’une filature.
L’organisation s’est adressée au président turkmène, Saparmurat Nyazov, pour lui demander de faire tout ce qui est en son pouvoir pour que les autorités cessent toute pression sur Ovezberdiev, afin qu’il puisse exercer son métier librement, sans craindre des représailles physiques ou administratives. « Alors que le Turkménistan est membre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et qu’il s’est engagé, à ce titre, a respecter la liberté de la presse, il est le pays d’Europe où les conditions de travail sont les plus intolérables pour les journalistes ».
Selon les informations de RSF, Ovezberdiev a été emmené de force, le 14 novembre 2003, par deux hommes, vraisemblablement des membres des services secrets, vers un cimetière d’Ashgabat, puis violemment frappé, menacé et jeté sur le bord d’une route. Les deux hommes ont déclaré « On en a marre de toi, on va se débarrasser de toi ». Le journaliste souffre de blessures à la tête.
Le 11 septembre, le journaliste avait été arrêté par des officiers du ministère de la Sécurité nationale et détenu pendant trois jours. Ces derniers l’avaient drogué, maltraité et avaient menacé de l’emprisonner pendant vingt ans en tant que traître à la patrie.
Ovezberdiev est responsable des émissions « Vox Pop » et « Micro ouvert ». Dans « Micro ouvert », les auditeurs ont la possibilité de s’exprimer librement lorsque leurs droits sont bafoués et d’être mis en relation avec des experts légaux ou des organisations de défense des droits de l’homme à l’extérieur du pays. Des représentants du ministère de la Sécurité nationale ont, à plusieurs reprises, demandé l’arrêt de ces émissions.