(RSF/IFEX) – Le 13 janvier 2002, lors de l’émission « Espace francophone », parrainée par RSF sur la chaîne de télévision basée à Londres Al Mustakillah, le présentateur Jean-Michel Boissier a annoncé la future « sortie » de clandestinité de Hamma Hammami et de trois de ses camarades, Abdeljabbar Madouri, Samir Taamallah et Ammar Amroussia. Tandis que, depuis quelques […]
(RSF/IFEX) – Le 13 janvier 2002, lors de l’émission « Espace francophone », parrainée par RSF sur la chaîne de télévision basée à Londres Al Mustakillah, le présentateur Jean-Michel Boissier a annoncé la future « sortie » de clandestinité de Hamma Hammami et de trois de ses camarades, Abdeljabbar Madouri, Samir Taamallah et Ammar Amroussia. Tandis que, depuis quelques jours, la surveillance de sa femme, l’avocate Radhia Nasraoui, a été renforcée.
« Mes enfants veulent revoir leur père »
« Mon mari, Hamma Hammami, directeur du journal interdit Al Badil, vit depuis bientôt quatre ans dans la clandestinité. S’il est recherché par la police, c’est uniquement parce qu’il est un opposant. Au mois d’août 1999, il a été condamné à neuf ans et trois mois de prison ferme par la Cour d’appel de Tunis pour appartenance au Parti communiste des ouvriers de Tunisie.
Agé de 49 ans, mon mari est persécuté depuis 29 ans en raison de ses opinions et de ses activités politiques. Aussi bien du temps de [l’ancien président Habib] Bourguiba, que sous [l’actuel chef de l’Etat Zine El Abidine] Ben Ali, il a été arrêté, torturé, à chaque fois de la manière la plus sauvage, condamné à des peines lourdes. S’il ne connaît que quelques-unes des belles plages de Tunisie, il connaît pratiquement toutes les prisons : celles de Tunis, Sousse, Sfax, Mahdia, Gabès, Le Kef, Bizerte et surtout le bagne de Nadhour où il a passé les plus belles années de sa jeunesse.
Par décision du ministère de l’Intérieur, tous ses ouvrages ont été retirés de la circulation et broyés. Il n’a pas pu assister aux obsèques de sa mère, décédée il y a trois ans. Il n’a pas eu la chance de la voir avant sa mort. Hamma ne connaît pas notre fille Sarah, âgée maintenant de deux ans et demi. Nos deux autres filles, Nadia, âgée de 18 ans, et Oussaima, qui a 13 ans, sont privées de son affection. Toute notre famille, y compris les parents éloignés, tous nos amis sont surveillés, intimidés, harcelés.
Je lance un appel à tous ceux qui n’admettent pas qu’un homme soit persécuté pour ses opinions : mon mari doit pouvoir rentrer chez lui et serrer enfin ses enfants dans ses bras ».
Radhia Nasraoui
Avocate au Barreau de Tunis
Signer l’appel sur le site de RSF : www.rsf.org ou sur http://www.maghreb-ddh.org
Un dossier sur Hammami et ses camarades, Madouri, Taamallah et Amroussia, est disponible en ligne sur le site Maghreb des droits de l’Homme : http://www.maghreb-ddh.org