

Les propos du président contre « La Voix de Djibouti », le seul média indépendant tenu par des journalistes djiboutiens, relèvent de la calomnie et ne visent qu’à détourner l’attention sur l’absence totale de liberté de la presse dans son pays, dénonce RSF.

Les agissements du régime djiboutien contre ce journaliste sont d’une extrême gravité et témoignent de l’ampleur de la répression qui s’abat sur celles et ceux qui tentent de produire des informations indépendantes, déclare RSF.

« Plus le régime djiboutien continuera de s’en prendre aux journalistes, plus les regards continueront de se porter sur ces pratiques répressives et sur cette actualité qu’il cherche de toute évidence à passer sous silence. »

Reporters sans frontières est indignée par le harcèlement judiciaire dont est victime Maydaneh Abdallah Okieh, journaliste pour le site d’informations La Voix de Djibouti (LVD), première radio libre et critique de l’histoire du pays.

Mohamed Ibrahim Waiss a été arreté alors qu’il couvrait une manifestation organisé par Les mères de familles de Buldhuqo. Les femmes manifestaient pour demander au gouvernement de tenir ses promesses et de leur attribuer des parcelles de terrain à bâtir dans un autre quartier.

Reporters sans frontières dénonce avec la dernière énergie la condamnation de Daher Ahmed Farah, le 2 juillet 2013, à deux mois de prison ferme à la prison centrale de Gabode, dans la ville de Djibouti.

Maydaneh Abdallah Okieh a été condamné à 45 jours de prison ferme, 2 000 000 de francs Djibouti (8 600 euros) de dommages et intérêts et 200 000 francs Djibouti (860 euros) d’amende pour des images de répression policière postées sur son compte Facebook.

Maydaneh Abdallah Okieh est reproché d’avoir posté sur son compte Facebook des images de manifestants de l’opposition victimes de répression policière. Il est accusé d’ »outrage à un officier de police » et de « diffamation de la police ».

Houssein Ahmed Farah était incarcéré depuis le 11 août, à la prison centrale de Gabode, malgré un état de santé précaire et bien qu’aucune des charges retenues contre lui n’ait été prouvée.

Houssein Ahmed Farah a été arrêté le 8 août 2012 à Djibouti-ville par deux officiers de police, le colonel Abdoulkader Ibrahim Gona et le colonel Abdillahi Hassan Boulaleh.

L’organisation demande notamment au responsable onusien d’intervenir en urgence en faveur de Farah Abadid Hildid, collaborateur de La Voix de Djibouti.

Farah Abadid Hildid avait déjà été arrêté et détenu à deux reprises en 2011, et avait à chaque fois subi des actes de torture et des mauvais traitements, ce qui avait été corroboré par des examens médicaux.

Farah Abadid Hildid et Houssein Robleh Dabar ont été inculpés pour « mobilisation illégale » et « outrage à chef d’État ».

Farah Abadib Hildid et Houssein Robleh Dabar aurait été arrêtés dans le but de prévenir l’éventuelle publicité par leur radio d’un tract appelant à un rassemblement lors d’une journée intitulée « Journée de la colère ».