(JED/IFEX) – Des éléments de la Police d’intervention rapide (PIR) ont raflé, mercredi 13 mars 2002, vers 11 heures (heure locale), des journaux vendus à divers endroits de la ville de Kinshasa. Quelques vendeurs ainsi que des lecteurs ambulants de la presse communement appellés « Parlementaires débout » ont été embarqués de force à bord de deux […]
(JED/IFEX) – Des éléments de la Police d’intervention rapide (PIR) ont raflé, mercredi 13 mars 2002, vers 11 heures (heure locale), des journaux vendus à divers endroits de la ville de Kinshasa. Quelques vendeurs ainsi que des lecteurs ambulants de la presse communement appellés « Parlementaires débout » ont été embarqués de force à bord de deux véhicules de marque Vw Kombi et conduit à une destination inconnue.
Des vendeurs des journaux ont rapporté, jeudi 14 mars, à JED que c’est depuis quatre jours qu’ils sont traqués par des éléments de la Police nationale congolaise. Au niveau des points de vente de l’échangeur de Limete, de Victoire, de l’Hôtel Memling et de la Grand-Poste, l’opération aurait été d’une brutalité inouie.
Dans les provinces sous contrôle des rebelles, la situation de la liberté de la presse n’est pas envieuse. Raphaël Paluku Kyana, directeur de la Radio rurale de Kanyabayonga (RRKA), a été arrêté le 9 mars à Bunagana, localité située à la fontière entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda. Le journaliste a été interpellé, par des agents de la Direction générale des migrations (DGM), alors qu’il se rendait à Naïrobi pour une formation au Centre de formation en communication du CETA (Conférence des Eglises de toute l’Afrique). Cette formation est financée par la WACC (Association mondiale de la communication chrétienne dont le siège est à Londres). Ensuite, Paluku devait se rendre à Mbuji-Mayi, en territoire contrôlé par le gouvernement de Kinshasa, pour assister à une réunion de l’Association des radios communautaires du Congo. Il est détenu au cachot de la Direction provinciale de la DGM. Selon les dernières informations parvenues à JED, les géoliers du journaliste lui réclame de l’argent après avoir confisqué toute sa documentation ainsi que ses documents de voyage.
Deux jours auparavant, Wema Kennedy, directeur de Radio Muungano, a été arrêté à Béni (Nord-Kivu, près de la frontière ougandaise) par des agents des services de renseignements du Rassemblement congolais pour la démocratie – Mouvement de libération (RCD – ML). On lui reprocherait d’avoir annoncé à l’antenne que le président du mouvement était encore à Kampala au moment de l’ouverture des travaux intercongolais à Sun City, en Afrique du Sud.
JED demande à tous les protagonistes de l’imbroglio congolais qui se trouvent présentement en négociations à Sun City de mettre fin au harcelèment contre la presse et les vendeurs des journaux. Plus particulièrement, JED exige du président Joseph Kabila et des chefs rebelles Adolphe Onusumba et Mbusa Nyamwisi d’ordonner la libération immédiate de tous les « parlementaires-débouts » arrêtés ainsi que des deux journalistes.