(FIJALGER/IFEX) – Plus d’une centaine de journalistes ont manifesté dimanche 22 avril 2001 pendant une heure devant l’Assemblée populaire Nationale (APN, première chambre du parlement) pour réclamer le rejet, par les députés, du projet de révision du code pénal. La manifestation a été organisée à l’appel du Syndicat National des Journalistes (SNJ). Quelques députés, des […]
(FIJALGER/IFEX) – Plus d’une centaine de journalistes ont manifesté dimanche 22 avril 2001 pendant une heure devant l’Assemblée populaire Nationale (APN, première chambre du parlement) pour réclamer le rejet, par les députés, du projet de révision du code pénal. La manifestation a été organisée à l’appel du Syndicat National des Journalistes (SNJ).
Quelques députés, des avocats et des personnalités connues pour leur attachement à la liberté de la presse se sont joints aux journalistes dans leur manifestation. Depuis la fin de la semaine dernière, la profession s’est mobilisée pour faire échec au projet du gouvernement visant à alourdir très durement les sanctions frappant le délit de diffamation.
Le vendredi 20 avril, une quinzaine d’éditeurs de journaux ont publié un communiqué appelant les députés à « rejeter ce texte, fondamentalement négatif pour la démocratie en Algérie ». Les éditeurs estiment que la démarche du gouvernement est « dangereuse et périlleuse pour le pays ».
Dans un communiqué publié le samedi 21 avril, le SNJ estime que « les députés portent une responsabilité historique » car ils ont toute latitude de « faire barrage à cette tentative de mise au pas de la presse ».
Le Conseil Supérieur de l’Ethique et de la déontologie, instance de régulation élue par les journalistes, estime pour sa part que le projet du gouvernement est « porteur de graves périls pour la liberté de la presse, les journalistes et la société » . Il appelle les législateurs à rejeter « toute référence à l’emprisonnement des journalistes », à définir avec « précision les notions d’outrage, d’injure et de diffamation » et à alléger les amendes prévues pour ces délits.
En outre, plusieurs centaines de journalistes ont signé une pétition où ils se disent « inquiets devant la volonté du gouvernement de museler la presse et de rétablir la pratique de la censure » et où ils appellent les députés « à faire preuve de raison et de responsabilité et à prendre en compte l’aspiration à la liberté et à la démocratie de l’ensemble de la société algérienne ».
La FIJALGER rappelle que les amendements au code pénal voulues par le gouvernement prévoient de lourdes peines de prison en cas d’outrage au président de la République ou à un corps constitué de l’Etat (de 1 à 3 années) ou des amendes pouvant atteindre 70 000 $US.