(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce l’agression dont a été victime Tope Abiola, rédacteur en chef adjoint du quotidien privé « Nigeria Tribune », le 11 septembre 2007, à Ibadan (capitale de l’Etat d’Oyo, sud-ouest du pays), frappé par des gardiens de prison et des agents de police jusqu’à ce qu’il perde connaissance. « Les journalistes nigérians sont […]
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières dénonce l’agression dont a été victime Tope Abiola, rédacteur en chef adjoint du quotidien privé « Nigeria Tribune », le 11 septembre 2007, à Ibadan (capitale de l’Etat d’Oyo, sud-ouest du pays), frappé par des gardiens de prison et des agents de police jusqu’à ce qu’il perde connaissance.
« Les journalistes nigérians sont régulièrement victimes de violences, au moindre prétexte, sans que leurs agresseurs ne soient jamais inquiétés. Nous demandons au gouvernement de prendre des mesures afin de mettre un terme à l’impunité dont les auteurs de ces violences bénéficient, en ouvrant des enquêtes permettant d’identifier et de sanctionner les responsables de ces actes indignes, qu’il s’agisse de militants politiques ou d’agents de police », a déclaré l’organisation.
Le 10 septembre 2007, une émeute a éclaté au sein de la prison Agadi, à Ibadan, au cours de laquelle de nombreux détenus ont profité de la panique pour tenter de s’évader. Les gardiens ont réprimé le soulèvement, faisant près de quarante morts parmi les détenus. Maureen Omeili, contrôleur des prisons de l’Etat d’Oyo, a alors déclaré qu’aucun journaliste ne serait toléré sur les lieux dans la mesure où, d’après elle, il ne s’agissait pas d’une affaire qui regardait la presse.
Tope Abiola s’est rendu sur les lieux le lendemain afin d’enquêter sur ces événements, estimant qu’un tel nombre de morts dans l’une des plus vieilles prisons du pays ne devait pas être gardé secret. Accompagné d’autres journalistes, il photographiait les corps des victimes et tentait de les dénombrer, lorsque des agents de police et des gardiens de prison l’ont roué de coups jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Des journalistes lui sont venus en aide, mais ont été battus à leur tour. Tope Abiola a été hospitalisé. Sa vie n’est pas en danger.
Par ailleurs, dans la même journée, des militants politiques ont agressé un groupe de journalistes et détruit le véhicule appartenant à la chaîne privée African Independent Television (AIT), alors qu’ils couvraient l’inauguration d’une route à Bodija, aux environs d’Ibadan. Le gouverneur de l’Etat d’Oyo s’était rendu sur les lieux à cette occasion. Une fois la cérémonie terminée, des militants politiques ont bloqué la route et exigé de l’argent au gouverneur. Celui-ci étant parvenu à s’enfuir, les hommes s’en sont alors pris aux personnes présentes. Gbenga Abegunde, journaliste du quotidien privé « Daily Independent », a reçu plusieurs pierres dans la poitrine. Aucun des journalistes ne souffre de blessure sérieuse.