La guerre en Irak, qui a coûté la vie à un grand nombre de journalistes, a éclipsé la situation de la liberté de la presse dans le monde en 2003, selon les rapports annuels publiés récemment par le Comité pour la protection des journalistes, Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ). […]
La guerre en Irak, qui a coûté la vie à un grand nombre de journalistes, a éclipsé la situation de la liberté de la presse dans le monde en 2003, selon les rapports annuels publiés récemment par le Comité pour la protection des journalistes, Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a recensé 36 journalistes tués dans le monde en 2003, dont 13 en Irak. Le bilan des journalistes qui ont perdu la vie en Irak est le plus lourd enregistré dans un seul pays depuis 1995, année où 24 journalistes avaient été tués en Algérie, au plus fort de la guerre civile, fait remarquer le CPJ.
L’organisation ne recense que les journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions ou assassinés délibérément en raison de leurs reportages ou de leur affiliation à une entreprise de presse. Il n’inclut ni les cas faisant l’objet d’une enquête, ni les autres employés des médias, comme les traducteurs et interprètes et les chauffeurs.
Malgré le très lourd bilan en Irak, la guerre et les conflits civils n’ont pas constitué les menaces les plus graves pour les journalistes dans la plupart des pays, dit le CPJ. « Presque tous les journalistes tués à l’extérieur de l’Irak ont été délibérément visés, souvent directement en représailles à leurs reportages critiques. Ceux qui ont ordonné ou accompli ces meurtres l’ont fait en toute impunité. » Les Philippines arrivent au premier rang de tous les pays avec cinq journalistes assassinés. Suit la Colombie, avec trois.
La FIJ a recensé le décès de 83 journalistes et employés des médias en 2003, soit 13 de plus que l’année précédente. Son bilan inclut 18 cas sous enquête. Après l’Irak, la FIJ désigne les Philippines et la Colombie comme les pays où l’on note le nombre le plus élevé de meurtres (15 en tout).
Par ailleurs, RSF a qualifié l’année 2003 d’« année noire » pour les journalistes, alors que 42 d’entre eux ont été tués, soit le nombre le plus élevé depuis 1995. La guerre en Irak a fait 14 morts dans la profession. Selon RSF, ce lourd bilan indique que les conditions de sécurité des journalistes qui couvrent les guerres deviennent de plus en plus dangereuses.
« Le risque imprévisible des attentats qui s’ajoute aux dangers traditionnels de la guerre, des armements toujours plus perfectionnés face auxquels même la formation et la protection des journalistes sont inefficaces, des belligérants qui se soucient plus de remporter la ?bataille des images? que de respecter la sécurité du personnel médiatique. »
RSF constate aussi que la censure des médias et les arrestations de journalistes ont atteint en 2003 un sommet record. La chose est attribuable à l’adoption de lois antiterroristes dans certains pays après les attentats du 11 septembre aux États-Unis.
Le groupe a recensé au moins 501 cas de censure des médias, et 766 arrestations. Par ailleurs, 124 journalistes demeurent incarcérés dans le monde, dont 30 à Cuba et 17 en Birmanie, ajoute RSF.
Lire le rapport complet à :
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2004/killed_release02jan04.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2172&Language=EN
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=8969
Pour les rapports annuels des années précédentes, consulter : http://ifex.org/en/content/view/archivereports/240/