Les grandes organisations de défense de la liberté de la presse, dont des membres de l’IFEX, pressent l’Union africaine (UA) d’adopter un traité à l’échelle du continent afin d’enchâsser le droit à la liberté d’expression, et soutiennent que cette organisation intergouvernementale doit reconnaître formellement le rôle des médias dans la promotion d’une bonne gouvernance. Dans […]
Les grandes organisations de défense de la liberté de la presse, dont des membres de l’IFEX, pressent l’Union africaine (UA) d’adopter un traité à l’échelle du continent afin d’enchâsser le droit à la liberté d’expression, et soutiennent que cette organisation intergouvernementale doit reconnaître formellement le rôle des médias dans la promotion d’une bonne gouvernance.
Dans une déclaration conjointe présentée à l’UA, plus de 20 organisations ont déclaré que le droit à la liberté d’expression doit figurer parmi les critères de l’UA pour déterminer ce qu’est la gouvernance démocratique.
Les organisations soulignent que l’UA n’a pas pris de mesures pour reconnaître ce droit, notamment dans le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), une initiative qui vise à s’attaquer à la pauvreté sur le continent en rendant les gouvernements plus transparente.
« Jusqu’à maintenant, l’Union africaine n’a pas pris l’initiative de formuler des valeurs et des principes, ni élaboré de politique sectorielle pour les médias et la communication, ni défini de normes relatives au droit de l’information et à l’information », déclarent les organisations.
Ces organisations attirent l’attention sur le fait que la charte fondatrice de l’UA, la Loi constitutive, énonce l’engagement de « promouvoir des principes et des institutions démocratiques, la participation populaire et la bonne gouvernance, et aussi de promouvoir et de protéger les droits de la personne et des peuples, conformément à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et aux autres outils pertinents de défense des droits de la personne ».
Les organisations de défense de la liberté de la presse ont déclaré qu’en Afrique les journalistes et autres professionnels des médias sont assassinés, arrêtés de façon arbitraire et harcelés en toute impunité. Bien que certains gouvernements aient réalisé des progrès dans le respect de la liberté de la presse, beaucoup d’autres manifestent des réticences face aux réformes.
Les groupes ont déposé 14 recommandations, notamment un appel à l’adoption d’un traité de l’UA pour protéger le droit à la liberté d’expression, et l’invitation de l’UA à inclure la liberté d’expression comme critère du Mécanisme africain de révision par les pairs (APRM) dans le cadre du NEPAD. Le NEPAD est un outil qui permet aux pays de surveiller de près les politiques de gouvernance les uns des autres.
Les groupes pressent aussi l’UA de créer un fonds spécial afin de soutenir le développement des médias indépendants et de promouvoir la dépénalisation des délits de presse dans les États membres de l’UA.
Les membres de l’IFEX qui ont ratifié la déclaration comprennent entre autres ARTICLE 19, l’Institut des médias d’Afrique australe, Media Rights Agenda, l’Union des journalistes d’Afrique de l’Ouest, la Fédération internationale des journalistes, la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest, Journalistes canadiens pour la liberté d’expression et l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires.
Lire la déclaration conjointe à : http://allafrica.com/stories/200505091134.html
Consulter les sites suivants :
– Le NEPAD ne tient pas compte des préoccupations entourant la liberté de la presse : http://ifex.org/fr/content/view/full/64479/
– NEPAD :
http://www.nepad.org.ng/political_governance.htm
– Analyse du Mécanisme africain de révision par les pairs : http://tinyurl.com/4rh7m
– Loi constitutive de l’UA : http://tinyurl.com/9238z
– Union africaine : http://www.africa-union.org/
– Déclaration de l’UA à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse : http://tinyurl.com/dfwln