A l'occasion de la Journée internationale des disparitions forcées, RSF constate que bon nombre de pays violent encore le droit international en la matière.
(RSF/IFEX) – Le 30 août 2011 – A l’occasion de la Journée internationale des disparitions forcées, le 30 août 2011, Reporters sans frontières constate que bon nombre de pays violent encore le droit international en la matière. La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées a été adoptée par l’Assemblé générale des Nations unies en 2006. Nous appelons à sa ratification universelle. A ce jour, seuls 91 Etats ont signé ce texte. 29 l’ont ratifié. La lutte contre les disparitions forcées est emblématique de la lutte contre les dictatures et les régimes guidés par l’arbitraire.
Les disparitions prennent la forme de mises au secret, en prison ou en assignation à résidence, privant les familles de toute information sur les lieux de détention et le sort des personnes visées par ces mesures. Elles sont une forme d’enlèvement ; elles se concluent parfois par l’assassinat. Elles sont toujours une mesure radicale d’oppression, consistant à rayer de l’espace social défenseurs des droits de l’homme, militants de l’opposition, mais également journalistes indépendants et défenseurs de la liberté d’expression qui se trouvent bien souvent en première ligne dans la lutte contre des régimes autoritaires. Au delà de censurer les paroles de liberté et de justice, les dictatures s’en prennent aux voix qui les portent.
Ces actes, qui violent le droit international et bien souvent le droit des Etats mêmes, doivent être condamnés fermement. Sans lutte efficace contre ce fléau, sans mesures contraignant au respect des règles élémentaires de droit en matière d’arrestation et de détention, toute amélioration des libertés fondamentales est impossible. La pratique généralisée ou systématique de la disparition forcée est un « crime contre l’humanité ». La poursuite de leurs responsables doit être une priorité.
L’article 2 de la Convention définit la ‘disparition forcée’ par « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi. »
Reporters sans frontières note que l’Iran et la Chine ont fait de la disparition forcée un instrument privilégié de censure de la parole libre. La répression des mouvements de révolte en Libye et en Syrie ont amené aux arrestations extra judicaires de nombreux professionnels des médias. Le Mexique compte également de nombreux cas de disparitions non élucidés. Les conditions inhumaines de privation de liberté en Erythrée, petit pays oublié de la communauté internationale, doivent être dénoncées. Enfin, au Pakistan, pays le plus dangereux pour les professionnels de la presse, les disparitions sont fréquentes.
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