(RSF/IFEX) – Ram Krishna Adhikari, journaliste pour l’hebdomadaire « Sanghu » et la radio Times FM, est porté disparu depuis le 10 décembre 2003. Il a été arrêté par des membres des forces de sécurité en civil à Katmandou. Après l’annonce de la fin du cessez-le-feu par le Parti communiste népalais (CNP-Maoïste), le 27 août, les arrestations […]
(RSF/IFEX) – Ram Krishna Adhikari, journaliste pour l’hebdomadaire « Sanghu » et la radio Times FM, est porté disparu depuis le 10 décembre 2003. Il a été arrêté par des membres des forces de sécurité en civil à Katmandou. Après l’annonce de la fin du cessez-le-feu par le Parti communiste népalais (CNP-Maoïste), le 27 août, les arrestations et les enlèvements de journalistes se sont multipliés dans tout le pays. Au moins quinze journalistes sont aujourd’hui détenus au Népal. Six d’entre eux ont été arrêtés depuis la rupture du cessez-le-feu. Le gouvernement n’a fourni aucune information sur leur situation.
RSF est vivement préoccupée par la multiplication des arrestations et des disparitions de journalistes, qui représentent une grave atteinte à l’État de droit. L’organisation demande leur libération immédiate si aucune preuve ne peut être apportée sur leur implication dans la rébellion maoïste. RSF souhaite également que le gouvernement népalais permette, dans les meilleurs délais, aux rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la liberté d’expression et la torture ainsi qu’aux membres du groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires de se rendre au Népal. En novembre 2002, Sergio Vieira de Mello, Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, avait répondu positivement à une recommandation de RSF d’établir une représentation permanente du Haut commissariat au Népal.
Ram Krishna Adhikari a été vu pour la dernière fois le 10 décembre 2003 à Katmandou lors d’une réunion organisée par l’Organisation népalaise pour les droits de l’homme (HURON). Gopal Budhathoki, directeur de l’hebdomadaire « Sanghu », a déclaré à RSF que son collègue, connu pour ses articles critiques sur les autorités, a été arrêté par des policiers en civil qui l’accusent de soutenir les maoïstes. RSF craint pour l’intégrité physique du journaliste qui pourrait subir des tortures.
Le 3 décembre, les forces de sécurité ont arrêté Bhai Kaji Ghimire, directeur du mensuel « Samadristi », alors qu’il se rendait sur son lieu de travail à Katmandou (consulter l’alerte de l’IFEX du 10 décembre 2003).
Le 18 novembre, Dhan Bahadur Magar, ancien journaliste de la publication promaoïste « Janadesh » et employé de la Fédération des journalistes népalais (FNJ) à Katmandou, a été arrêté par les forces de sécurité. Il est détenu au secret. En 2002, Magar avait déjà été détenu pendant près de quatre mois pour ses articles jugés favorables aux maoïstes.
Depuis novembre 2001, les forces de sécurité arrêtent sans aucun respect des lois nationales et internationales des journalistes accusés de soutenir la rébellion maoïste. Des dizaines de professionnels des médias ont été détenus, parfois torturés, pour avoir écrit des articles dans des journaux promoaïstes ou critiques envers les autorités. En province, notamment dans les zones de conflit, les journalistes qui enquêtent sur les violations des droits de l’homme sont sous la menace des forces de sécurité et des maoïstes.
Le 19 décembre, Matrika Paudyal, journaliste de la télévision privée Nepal One (basée en Inde), a été interpellé par des membres des forces de sécurité dans les bureaux de la chaîne à Katmandou. Le jeune journaliste a été libéré après plusieurs heures d’interrogatoires sur ses liens avec les animateurs d’une radio soutenant le mouvement maoïste.
Le 13 novembre, des militaires ont passé à tabac puis arrêté Sharad Adhikari, correspondant du quotidien « Spacetime » et de l’hebdomadaire « Jannaastha » à Ghorahi (ouest du pays). Il a été relâché quelques heures plus tard après l’intervention de Sushil Gautam, président de la FNJ du district de Dang (consulter l’alerte du 17 novembre 2003).
Le même jour, des militaires ont interrogé pendant près de deux heures Babita Basnet, rédactrice en chef de l’hebdomadaire « Ghatna Ra Bichar », sur les sources qui lui ont permis d’écrire un article sur la mise à l’écart d’un secrétaire militaire du roi (consulter l’alerte du 14 novembre 2003).
Le 8 novembre, les forces de sécurité ont fouillé la chambre d’hôtel de Shahi Man Rai, correspondant du quotidien « Kantipur » à Khotang (district de Bhojpur, est). Ils ont confisqué ses carnets de note ainsi que des photographies de rebelles maoïstes et de bâtiments détruits. Il a été interrogé et menacé pendant quatre heures dans un commissariat (consulter l’alerte du 10 novembre 2003).
Le 3 novembre, Madhav Bidrohi, journaliste au quotidien « Spacetime » et président de la section de la FNJ à Jhapa (sud-est du pays), a été détenu et interrogé pendant cinq heures par les forces de sécurité (consulter l’alerte du 7 novembre 2003).
Le 1er novembre, les forces de sécurité ont saisi les documents écrits par les journalistes du district de Doti (ouest du pays) Chhatra Saud du quotidien « Spacetime », D.R. Panta du « Kantipur », Baburam Shestha de la station publique Radio Nepal et Umesh Bhatta du quotidien « Farwest Time » alors qu’ils s’apprêtaient à les transmettre à leur rédaction à Katmandou. Les journalistes venaient de réaliser un reportage sur la mort de quatre étudiants et six rebelles maoïstes suite à des tirs de l’armée dans une école de Doti.