Les membres de la délégation du Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX (TMG), en visite en Tunisie, ont été empêchés physiquement le 1er mars 2007 de rendre visite en prison à l’avocat des droits de la personne et écrivain Mohammed Abbou. Des hommes, qui ont refusé de s’identifier, ont bloqué l’accès à la […]
Les membres de la délégation du Groupe d’observation de la Tunisie organisé par l’IFEX (TMG), en visite en Tunisie, ont été empêchés physiquement le 1er mars 2007 de rendre visite en prison à l’avocat des droits de la personne et écrivain Mohammed Abbou. Des hommes, qui ont refusé de s’identifier, ont bloqué l’accès à la rue qui mène à la prison d’El Kef, ville située à 170 km au sud-ouest de Tunis.
Un deuxième cercle d’individus, vraisemblablement des policiers en civil, a photographié la délégation du TMG tout en empêchant ses membres de prendre ders photos. Samia Abbou, épouse de Mohammed Abbou, a eu droit à une visite de 15 minutes. Les forces de sécurité l’ont harcelée de façon répétée et l’ont menacée, elle et sa famille, a affirmé le TMG.
La sixième mission du TMG en Tunisie se composait du PEN de Norvège, de INDEX on Censorship, de l’Association mondiale des journaux (AMJ) et de l’Union internationale des éditeurs (UIE).
Arrêté en 2005, Abbou purge une peine de trois ans et demi de prison pour avoir publié en ligne des articles critiquant les autorités tunisiennes. Pour marquer le début de sa troisième année de détention et exiger sa liberté, le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) a convoqué une journée de protestation, le 1er mars.
À Paris, des militants de Reporters sans frontières (RSF) ont manifesté à l’extérieur de l’office du tourisme de Tunisie. Quelque 20 membres de RSF et d’organisations tunisiennes de défense des droits de la personne ont placardé les fenêtres de l’office du tourisme d’affiches portant la mention « Tunisie, terre de répression » et décrivant le cyberdissident. « Il est temps de montrer aux touristes le vrai visage du régime tunisien », dit RSF, « parce que de l’autre côté de la carte postale se trouve un État policier qui n’hésite pas à incarcérer les utilisateurs de l’Internet ».
Abbou a été inculpé à cause d’un article affiché en août 2004 sur le site web « Tunisnews », dans lequel il comparait la torture des prisonniers politiques tunisiens aux violences commises par les soldats américains à la prison d’Abou Ghraïb à Bagdad. Bien que le président Ben Ali ait promis une plus grande liberté de la presse, le pluralisme de l’information n’existe pas et les sites web critiques de la politique du gouvernement tunisien sont systématiquement censurés, dit RSF, qui classe la Tunisie au 148e rang sur 168 pays dans son Indice de la liberté de la presse dans le monde en 2006.
Consulter les sites web suivants :
– IFEX-TMG : http://campaigns.ifex.org/tmg/
– PEN de Norvège : http://tinyurl.com/2y8tfy
– Indice de la liberté de la presse dans le monde par RSF :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21144