Après le passage dâune mission dâenquête au Venezuela le mois dernier, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a publié un rapport qui critique les entreprises de presse et le président Chávez, pour avoir contribué au climat de censure et dâhostilité lors du bref coup dâÃtat dâavril dernier. La FIJ affirme que Chávez a créé «une […]
Après le passage dâune mission dâenquête au Venezuela le mois dernier, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a publié un rapport qui critique les entreprises de presse et le président Chávez, pour avoir contribué au climat de censure et dâhostilité lors du bref coup dâÃtat dâavril dernier.
La FIJ affirme que Chávez a créé «une atmosphère dâhostilité, dans laquelle les gens des médias ont été soumis à des pressions intolérables, y compris des menaces et des gestes de violence physique». Pendant le coup, le journaliste José Tortosa a perdu la vie alors quâil couvrait des manifestations de rue [voir le «Communiqué» 11-15 de lâIFEX]. Les autorités nâont encore rien entrepris contre les assassins.
La FIJ demande au président de «répudier les stratégies de confrontation et de favoriser un meilleur dialogue parmi les professionnels des médias, afin de restaurer la confiance dans les médias». Elle déclare en outre que le gouvernement doit lever les restrictions réglementaires à la libre expression, notamment les lois sur les insultes, qui étouffent la dissidence, lâintervention de lâÃtat dans la radiodiffusion privée et lâabsence dâaccès à lâinformation.
Le rapport critique par ailleurs un grand nombre dâentreprises de presse, à qui il reproche «de nâavoir pas su servir les intérêts de la démocratie» en censurant des informations vitales pendant la crise du 11 au 13 avril. Le rapport note aussi que des stations de télévision ont entrepris de censurer les opinions pro-Chávez le 11 avril et ont interrompu la retransmission dâune conférence le 12 avril, au cours de laquelle le procureur général a proclamé lâillégalité du coup dâÃtat.
Ces stations ont refusé de couvrir les manifestations favorables à Chávez qui se sont déroulées après le coup. Encore à lâheure actuelle, dit la FIJ, beaucoup dâentreprises de presse «jouent un rôle de plus en plus conscient dans la déstabilisation de la situation et, pourrait-on dire, appellent au coup dâÃtat de tous leurs vÅux».
Selon le groupe, il est urgent dâétablir le dialogue entre le gouvernement, les médias et les leaders chez les journalistes afin de rétablir la confiance du public et dâaméliorer les normes professionnelles.
Le rapport recommande notamment de tenir un symposium national, organisé par les journalistes, où on discuterait dâéthique et des questions touchant à la profession qui ont émergé dans le conflit avec le gouvernement, et de créer un cadre de travail pour asseoir lâindépendance de la rédaction.
Le texte intégral du rapport se trouve à www.ifj.org. »>http://www.ifj.org/publications/mission/venezuelajuly02.pdf »>www.ifj.org.
Dans un autre ordre dâidées, lâInstitut pour la presse et la société (IPYS) rapporte quâun deuxième propriétaire dâentreprise de presse vient dâêtre enlevé en moins dâun mois. Ernesto José Branger, propriétaire de la station de radio 96,1 FM, a été enlevé le 15 juillet lorsque des assaillants sont entrés en collision avec sa voiture pour lâenlever.
Lâincident sâest produit près de son domicile, dans la ville de San Cristobal. Le mois dernier, le propriétaire du journal «La Nacion», Fabio Cortés, a été enlevé par trois hommes armés qui sont entrés chez lui par effraction. Ils ont exigé de lâargent et des bijoux avant de partir.
Pour plus de renseignements, voir à www.ipyspe.org.pe.