RSF s'inquiète pour la santé du journaliste Hisham Gaafar et demande sa libération dans les plus brefs délais.
Cet article a été initialement publié sur rsf.org le 24 décembre 2018.
Saisi par Reporters sans frontières (RSF), le groupe de travail des Nations unies a reconnu que le journaliste égyptien Hisham Gaafar était détenu arbitrairement depuis plus de trois ans. RSF s’inquiète pour la santé du journaliste et demande sa libération dans les plus brefs délais.
Cela fait maintenant plus de 38 mois que le journaliste et défenseur des droits humains Hisham Gaafar est en détention préventive. Ce qui dépasse largement le seuil légal de deux ans prévu par la loi égyptienne. Saisi par RSF, le groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires, a reconnu le caractère arbitraire de cette détention le 17 décembre dernier.
Arrêté le 21 octobre 2015 pour « appartenance à ‘un groupe interdit’ (ndlr : Les Frères musulmans), un motif fallacieux qui permet de museler toutes les voix critiques au régime, Hisham Gaafar est également privé de visites familiales depuis plus d’un an. Ses mauvaises conditions de détention lui ont causé de nombreux problèmes de santé. Son état s’est dégradé de façon significative ces derniers mois. D’après des informations recueillies par RSF, alors qu’Hisham Gaafar nécessite au plus vite une intervention chirurgicale, la direction de la prison a sciemment fait disparaître ses dossiers médicaux.
« Détenir un journaliste depuis plus de trois ans sans procès, le maintenir en prison alors que sa santé se dégrade fortement et lui interdire toute visite depuis plus d’un an, cela n’est pas seulement contraire au droit, c’est un acte de cruauté, dénonce le bureau Moyen-Orient de RSF. Conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques qu’elles ont elles-mêmes ratifié, les autorités égyptiennes sont responsables de la santé d’Hisham Gaafar, et doivent de toute urgence lui prodiguer les soins nécessaires et le libérer sans condition. »
La saisine de RSF du groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires en juillet dernier concernait également le blogueur Wael Abbas. Ce dernier a été libéré sous conditions le 12 décembre dernier.
L’Egypte occupe la 161e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par RSF.