Nous devons soutenir une presse libre et indépendante; des efforts pour la saper sont en hausse, et, plus que jamais, nous avons besoin d'entendre une diversité de voix et d'opinions
Avec plus de 100 organisations de défense de la liberté d’expression et de la presse dans 71 pays différents, le réseau de l’IFEX a ses oreilles fermement tournées vers le terrain lorsqu’il s’agit de suivre les changements dans l’environnement mondial des médias.
Alors que nous célébrons une autre Journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai – en fait le 25e anniversaire de la toute première Journée mondiale de la liberté de la presse -, l’une des préoccupations que nous partageons est l’intensification des manœuvres pour contrôler et saper les médias indépendants. C’est un problème trop familier pour beaucoup de nos membres; une préoccupation nouvelle et croissante pour les autres. Cela se reflète également dans le thème de l’UNESCO pour la Journée cette année: Médias, justice et état de droit: les contrepoids du pouvoir.
Réduire petit à petit le pouvoir des médias, c’est aussi réduire notre droit d’être informé. Nous avons besoin d’accéder à des informations crédibles pour nous engager de manière significative dans nos communautés – et demander des comptes à ceux qui sont au pouvoir.
La course pour le contrôle des médias est une course vers le bas; une course dans laquelle tout le monde est perdant.
Alors oui, le pouvoir ne devrait pas être juge et partie, et les médias y jouent un rôle essentiel. Mais le problème n’est pas seulement les manœuvres de ceux qui sont en haut pour contrôler les informations auxquelles nous accédons. C’est l’information en boucle. Les bulles. Les caisses de résonance.
Parfois, elles sont spécialement créées pour nous, par les manœuvres du gouvernement pour contenir les médias, ou par des algorithmes Facebook qui limitent notre flux de médias sociaux. Parfois, nous aidons à les fabriquer nous-mêmes. Ils s’assurent que nous n’entendons que ceux avec lesquels nous avons tendance à être d’accord, des voix qui ne nous mettent jamais mal à l’aise et des opinions qui renforcent les nôtres. Quoi que vous préfériez l’appeler, ce n’est pas bon. Parler seulement à soi-même – ce n’est tout simplement pas sain.
Il n’y a jamais qu’un seul son de cloche à une histoire. La démocratie a besoin de diversité, ce qui signifie une diversité de voix et une diversité d’opinions. Ça ne peut pas être surestimé; la liberté de la presse est cruciale pour cela.
Dans cet esprit, nous avons choisi de marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse cette année en lançant une série d’images évocatrices – et peut-être légèrement provocatrices.
Nous pensons que vous serez d’accord qu’il y a certainement quelque chose qui ne va pas avec ces images.
Nous espérons que tout le monde se joindra à nous pour montrer aux médias du monde entier que nous les soutenons, nous apprécions leurs efforts de nous présenter les nombreux aspects de chaque histoire, et que nous apprécions leur travail. Bien au-delà de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le réseau de l’IFEX et nos alliés continueront de travailler pour créer des conditions qui permettent aux journalistes de faire leur travail, non seulement pour survivre, mais aussi pour prospérer.
Le réseau de l’IFEX est lié par un engagement commun de défendre et de promouvoir la liberté d’expression en tant que droit humain fondamental. Pour plus d’informations sur la liberté d’expression, le travail et les membres de l’IFEX, veuillez visiter le site IFEX.org.