Maria Kozlovskaya est un avocat russe qui a passé de nombreuses années à défendre les droits des personnes et des militants LGBTQI+ en Russie et ailleurs.
Dans une déclaration publiée par le réseau russe des LGBT concernant l'impact de la législation interdisant la « propagande homosexuelle », Maria Kozlovskaya a dit: Ces lois interdisant la ' propagande de l'homosexualité ' adoptée dans 10 États fédérés de la Russie et le projet de loi fédérale similaire en préparation font tous partie de la ... criminalisation du travail des militants des droits humains.
Maria Kozlovskaya est un avocate russe qui a une longue expérience dans la défense des droits des personnes LGBTQI+, y compris des militants jugés en vertu des lois sur la « propagande gay » dans sa Russie natale.
Les préjugés contre les personnes LGBTQI + en Russie sont omniprésents, avec l’homophobie parrainée par l’État dans les médias et la violence dans les rues. Cette situation a été exacerbée lorsque, en 2013, la loi dite de « propagande homosexuelle’» a été adoptée, criminalisant la « propagande des relations sexuelles non traditionnelles entre mineurs » – largement interprétée comme faisant référence aux relations lesbiennes, gays et bisexuelles. Des organisations telles que Human Rights Watch soulignent que non seulement cette loi est discriminatoire, mais qu’elle «… légitime la violence anti-LGBT et cherche à éliminer les personnes LGBT de la vie publique du pays.» Selon Human Rights Watch, dans les 12 mois qui ont suivi sa promulgation, la loi n’a été appliquée que dans quatre cas, bien qu’il y ait eu plusieurs autres cas depuis.
L’une de ces quatre affaires concernait l’une des clientes de Kozlovskaya, Yelena Klimova du réseau social Deti-404 (Children 404), un projet mis en place par Klimova en mars 2013 alors que la loi sur la « propagande homosexuelle » faisait l’objet d’un débat dans un climat hostile pour les personnes LGBTQI+. Deti-404 a fourni un espace sûr et vital où les adolescents pouvaient discuter de leurs problèmes et trouver du soutien. Pour cela, Deti-404 a été traduit en justice à plusieurs reprises en vertu de la loi sur la « propagande homosexuelle », accusé de promouvoir des « relations sexuelles non traditionnelles ». En 2014, une affaire judiciaire a abouti à un acquittement, mais une autre en janvier 2015 s’est soldée par une amende de 50 000 roubles (880 USD) suite à une plainte d’un membre de la Young Guard – l’aile jeunesse du parti au pouvoir United Russia uni, Cette amende a ensuite été annulée en appel. En avril 2015, à la suite d’une autre plainte, toujours de la part de la Young Guard, un tribunal de Saint-Pétersbourg a condamné Deti-404 et autorisé la fermeture du site Web. Klimova a de nouveau été condamnée à payer une amende en juillet 2015. En 2016, Deti-404 a été mis sur la liste noire par l’organisme de surveillance des médias d’Etat.
Tout en agissant comme avocat pour Deti-404, Kozlovskaya a consacré le plus clair de son temps à la défense des personnes LGBTQI+ victimes de crimes haineux. Elle était la Gestionnaire de projet et Avocat principal au réseau LGBTQI+ de Russie, un groupe de protection qui documente la violence et la discrimination homophobe, fournit un soutien psychologique et juridique, mène des campagnes de sensibilisation, et a fait pression sur le plan international, y compris au Nations Unies.
La législation homophobe en Russie n’a pas pris fin en 2013. En 2014, les couples LGBTQI+ ont été interdits d’adoption; en 2015, les personnes transgenres ont été interdites de conduire.
En janvier 2016, la situation des personnes LGBTQI+ menacées s’est aggravée encore quand une autre proposition de loi sur la propagande homosexuelle déposé au parlement russe visant cette fois « des relations sexuelles non conventionnelles, qui se manifestent dans une démonstration publique des orientations sexuelles personnelles perverses dans les lieux publics ». La proposition de loi prévoyait des amendes et une peine de prison jusqu’à 15 jours pour les démonstrations publiques de son orientation sexuelle LGBTQI+. Les militants ont été soulagés quand la proposition de loi a été rejetée.
En 2017, Kozlovskaya a quitté la Russie. Présentement, elle travaillé pour COC, un groupe hollandais de défense des droits des LGBTQI+ au Pays-Bas.
Illustration de Florian Nicolle