À l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie (JICHT), ARTICLE 19 et les membres de l'IFEX demandent aux organisations de réclamer que le droit à la libre expression de chaque personne soit pleinement respecté en signant cette déclaration.
Cette année, à la lumière du nombre croissant des atteintes contre la liberté d’expression des personnes et des activistes LGBT au moyen de lois restrictives dans des pays d’un peu partout dans le monde, le thème de la JICHT est la liberté d’expression.
Le 17 mai, des centaines d’organisations de partout dans le monde vont se rassembler pour inviter la communauté internationale à faire davantage pour assurer que chacun jouit de la liberté de s’exprimer et de partager les informations, sans égard à son orientation sexuelle ou à son sexe.
La déclaration ci-dessous a été initiée par ARTICLE 19 et signée par 35 autres membres de l’IFEX :
La parole est à nous – Faisons nous entendre ! Protégeons la liberté d’expression pour les personnes LGBT
17 avril 2014
Lors de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHO -T), le 17 mai , nous appelons tous les dirigeants du monde à tout mettre en œuvre pour que chacun, quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre, puisse exprimer ses opinions sans crainte de violence ou d’intimidation.
Les États en ont le devoir en vertu du droit international !
Nous appelons les chefs d’États à protéger la liberté d’expression pour tous.
LIBRE EXPRESSION POUR TOUS
La liberté d’expression, y compris sur le net, est un droit fondamental qui ne peut être bafoué sur la base de l’identité de genre ou l’orientation sexuelle d’une personne. Le droit international l’affirme !
Trop de gens sont réduits au silence en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre, ou simplement parce qu’elles souhaitent s’exprimer sur les questions touchant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres (LGBT). Cette situation est inacceptable.
Nous avons tous le droit à l’information sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Cela est une condition essentielle pour l’exercice de tous les droits de l’homme pour tout le monde.
Une presse libre, indépendante et auto-régulée constitue une plate-forme essentielle pour permettre aux personnes LGBT de s’exprimer sur les questions qui les touchent et en informer le public. Les médias ont ainsi une responsabilité sociale et morale dans la lutte contre la discrimination et pour promouvoir la compréhension entre les groupes sociaux, comme indiqué dans les Principes de Camden sur la liberté d’ expression et l’égalité.
HALTE À LA VIOLENCE ET À l’INTIMIDATION
Chaque jour, partout dans le monde, les personnes LGBT et celles et ceux qui s’expriment en faveur de l’égalité sont attaqués juste pour avoir exprimé leur identité et leurs points de vue, pour avoir parlé d’orientation sexuelle ou d’identité de genre, ou pour avoir voulu fièrement défiler dans les rues pour défendre leurs droits.
La violence et l’intimidation sont la forme ultime de la censure. Pourtant ces actes restent systématiquement impunis.
Les États doivent veiller à ce que les violations des droits de l’homme qui visent à réduire au silence les personnes LGBT soient examinées rapidement, efficacement et de façon autonome dans le respect des normes juridiques internationales. Les auteurs doivent être traduits en justice, et les victimes dûment dédommagées.
Les agents de tous les services de l’État ont le devoir de condamner ces attaques.
Les lois discriminatoires doivent être abolies
Une majorité de la population mondiale vit dans des pays dont les lois criminalisent les identités LGBT ou interdisent le partage d’informations ou d’idées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Les actes homosexuels sont illégaux dans 81 pays et la peine de mort peut être appliquée dans 10 d’entre eux.
Et la situation s’aggrave au niveau mondial, alors qu’un nombre croissant d’États promulguent ou envisagent des lois interdisant la «propagande de l’homosexualité» – Rien que le fait de tenir un propos positif sur les droits des personnes LGBT, participer à une marche ou une manifestation, ou apporter son soutien à une campagne peuvent vous conduire en prison ou pire encore.
Cela affecte chacun d’entre nous. Quand des lois restreignent ce que nous pouvons ou ne pouvons pas dire au sujet de l’orientation sexuelle et l’identité de genre, c’est nous tous qui sommes fragilisés.
Ces lois privent les gens d’informations essentielles, y compris en ce qui concerne l’accès à la prévention et au traitement du VIH. Les personnels de santé, les éducateurs et les défenseurs des droits de l’homme sont particulièrement mis en danger.
Les États doivent abroger toutes les lois discriminatoires à l’encontre des personnes LGBT, notamment celles qui limitent le partage d’information.
Nous avons tous le droit d’exprimer nos liens affectifs et nos identités et de nous exprimer sur les questions liées à l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Que ce soit dans l’espace public, au sein d’une association ou d’une assemblée, à l’école, à l’université ou sur internet, nous devons être libres de parler sans crainte de violence, d’intimidation ou de poursuites.
Signataires :