Alors que le Bahreïn fait essentiellement obstacle à la liberté d'informer par des procédés techniques, la Syrie continue sa plongée dans la violence, et au Maroc plusieurs personnes couvrant les manifestations pro-démocratiques ont été malmenées.
(RSF/IFEX) – Le 4 août 2011 – RSF souligne les derniers développements au Bahreïn, en Syrie, et au Maroc :
BAHREIN
La chaîne de télévision satellitaire Lualua TV, lancée à Londres le 17 juillet 2011 par quinze activistes de l’opposition bahreïnie, fait l’objet de brouillages constants depuis le premier jour de sa création et ce, malgré son changement régulier de fréquence. D’après Eutelsat, le brouillage serait orchestré depuis le Bahreïn. Lualua TV devait lancer ses programmes depuis le Bahreïn, mais s’est vu refuser, à plusieurs reprises, l’autorisation. Elle parvient encore à diffuser sur le satellite Hotbird.
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SYRIE
Le blogueur Firas Al-Karad a été arrêté, le 31 juillet, à Deraa. Il avait déjà été arrêté en mars dernier et torturé.
Sont toujours en détention :
– Mohamed Tahan Jamal, membre de la Ligue des écrivains arabes et du Syndicat des journalistes, signataire de l' »Appel d’Alep pour la nation », arrêté le 20 juillet dernier ;
– Abd Al-Majid Tamer et Mahmoud Asem Al-Mohamed, journalistes indépendants travaillant pour des sites d’information kurdes, arrêtés par les forces de sécurité le 31 mai 2011 ;
– Omar Kousch, arrêté le 1er mai 2011 à l’aéroport international de Damas alors qu’il rentrait d’une conférence en Turquie ;
– Anas Al-Ma’arawi, journaliste, blogueur et fondateur du premier site en arabe spécialisé dans le système Androïd, arrêté le 1er juillet dans la banlieue de Damas ;
– Manaf Al Zeitoun, arrêté le 25 mars 2011. L’organisation reste sans nouvelles de lui ;
– Mohamed Nijati Tayara, écrivain et membre de la Ligue des droits de l’homme, arrêté le 12 mai à un barrage de sécurité et accusé d’avoir divulgué de fausses informations. La cour pénale de Homs a finalement abandonné les charges qui pesaient contre lui après la seconde amnistie accordée par les autorités le 21 juin. Son dossier a été transféré à la cour de cassation de Damas, qui ne s’est toujours pas exprimée à son sujet. Après avoir entamé une grève de la faim avec d’autres prisonniers pour protester contre leur incarcération, Mohamed Nijati Tayara a vu son état de santé se dégrader, sans avoir accès aux soins appropriés. Seuls sa femme et son avocat sont autorisés à lui rendre visite une fois par semaine.
MAROC
Le journaliste Hassan Bourah a été agressé à Geulmim (sud-ouest du pays), le 31 juillet au soir. Frappé au ventre et au visage, insulté, il aurait aussi été victime de menaces. Son téléphone portable et sa carte de presse lui auraient été confisqués. Quatre hommes l’auraient forcé à monter dans une voiture pour le déposer loin des manifestations qu’il couvrait, l’abandonnant hors de la ville.
Le blogueur Khaled Nasser, 26 ans, originaire d’Agadir, a été sévèrement blessé à la tête le 17 juillet 2011, alors qu’il filmait une manifestation, inspirée du mouvement du 20 février, pour ses blogs et le site « Web Agapress ». Le blogueur est membre de l’Association des blogueurs marocains. Une page de soutien Facebook a été créée pour le net-citoyen.
Mounir Al-Kataoui, journaliste au quotidien marocain Al-Massae, a également été agressé, à Casablanca, le 29 mai 2011, alors qu’il photographiait et filmait une manifestation, équipé d’un badge « presse » accroché à sa veste. Violemment frappé au visage, il a dû être transporté à l’hôpital. La police a tenté d’endommager son appareil photo. Ses lunettes ont été cassées.
Le blogueurs Mohamed Benba, 17 ans, résidant à Agadir, et le journaliste en ligne Bachir Lamti, 28 ans, animant le site web Sahara Press, auraient quant à eux été victimes de tentatives d’intimidation. Mohamed Benda a été menacé le 10 juillet 2011 lors d’une marche à Agadir organisée par le mouvement du 20 février. Après avoir posté des vidéos des manifestations sur sa chaine Youtube, des agents de la Direction de la surveillance du territoire seraient venus dans son lycée pour le mettre en garde. Bachir Lamti a été agressé par un agent de police le 17 juillet 2011, à Geulmim, pendant la couverture d’une manifestation qu’il tentait de filmer. Il a été frappé et insulté.
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