Plus de 100 groupes de la société civile demandent au Secrétaire général de l'ONU de reconnaître l'importance de la liberté d'expression dans les objectifs de développement durable.
28 septembre 2014
À: Ban Ki-moon
Secrétaire général des Nations unies
Siège des Nations unies
New York, NY 10017, États-Unis
Copies à : Amina J. Mohammed, adjointe du Secrétaire général
Monsieur le Secrétaire général,
En tant que coalition d’organisations de la société civile engagées pour un développement durable, nous vous écrivons pour vous exhorter à souligner l’importance du droit à l’information, à des médias libres et à la protection de la capacité des organisations de la société civile à agir dans votre prochain rapport d’évaluation des Objectifs pour le développement durable à l’Assemblée générale.
Nous saluons votre récente annonce de la création d’un Groupe consultatif d’experts indépendants sur la révolution des données pour le développement durable. Cependant, en tant que spécialistes et professionnels dans ce domaine, nous avons le sentiment que la révolution des données ne pourra pas aboutir si des progrès significatifs ne sont pas réalisés en matière de transparence des gouvernements envers les populations et si l’on ne favorise pas un espace civique permettant aux individus, à la société civile et aux communautés de savoir, de s’exprimer, de participer et d’agir librement. Pour ce faire, les droits à la liberté d’expression, à des médias libres, à la liberté d’association et à la liberté de réunion pacifique doivent être totalement reconnus et leur réalisation permise.
L’importance de ces droits a été établie dans la Déclaration du millénaire, la déclaration de Rio+20 et de nombreux documents des Nations unies. Ces droits sont également mis en évidence dans le rapport du Groupe de personnalités de haut niveau et dans les recommandations du Groupe de travail ouvert. Tous deux ont conseillé que l’accès à l’information et la protection des libertés fondamentales soient inclus comme cibles. Néanmoins, malgré le rôle crucial de ces droits dans le développement, ils ne sont généralement pas compris dans les mécanismes de développement actuellement en vigueur et ont brillé par leur absence dans la liste des Objectifs du millénaire pour le développement.
Comme vous l’avez évoqué l’année dernière dans votre « Discours sur la liberté » à l’université de Leiden, la société civile fait l’objet de pressions croissantes : des journalistes et des défenseurs des droits humains sont emprisonnés, des sites internet et des agences de presse sont fermés, et les manifestations pacifiques sont interdites. Ces problèmes doivent être réglés dans le cadre des objectifs pour le développement durable, ou ils continueront d’entraver tout progrès en matière de développement et la révolution des données sera limitée, par et pour quelques-uns, à un statu quo sur un nombre restreint d’informations non fiables, en lieu et place d’un accès universel à l’information et de la capacité à agir en conséquence.
Monsieur le Secrétaire général, c’est aujourd’hui la « Journée internationale du droit de savoir ». Les gouvernements et les organisations de la société civile à travers le monde vont célébrer les avancées faites jusqu’ici pour garantir que chacun connaisse mieux la façon dont les gouvernements agissent, afin d’être mieux armé. S’il vous plaît, prenez aujourd’hui le temps de veiller à ce que ces droits ne soient pas oubliés dans les objectifs pour le développement durable.
Merci pour votre attention.
Signé,