"La Tunisie est en plein bouillonnement. Les journalistes vivent une période historique où leur liberté est, pour la première fois, respectée", a déclaré RSF.
(RSF/IFEX) – Le 10 février 2011 – Reporters sans frontières s’est rendue en Tunisie du 2 au 4 février 2011, afin d’évaluer la situation des médias près de deux semaines après la chute du régime du président Ben Ali, d’analyser leurs besoins et de définir la contribution que pourrait apporter l’organisation pendant cette phase de transition.
Les représentants de Reporters sans frontières ont rencontré de nombreux journalistes (opposants ou liés à l’ancien régime, le Syndicat des journalistes tunisiens), et le nouveau secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports. Du matériel technique a également été distribué.
« La Tunisie est en plein bouillonnement. Les journalistes vivent une période historique où leur liberté est, pour la première fois, respectée. Il faut les encourager et les soutenir dans leur démarche. Il faut surtout consolider les acquis de cette jeune révolution. La censure n’a pas totalement disparu et elle peut revenir en force à tout moment. Il faut rapidement s’en prémunir en mettant en place un cadre juridique et institutionnel garantissant de manière durable la liberté d’expression. Ca passe notamment par des réformes législatives et la mise en place de nouvelles structures indépendantes de régulation des médias », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
« Après 23 ans de censure, la liberté de la presse est une réalité en Tunisie. C’est inespéré. Nous nous réjouissons notamment pour tous les militants de la liberté d’expression. Pendant toutes ces années, une poignée de personnes se sont battues pour défendre leur liberté. Ils voient enfin leurs efforts et leur ténacité récompensés. Nous pensons à eux et à tous ceux qui vont désormais pratiquer le métier de journaliste dans des conditions plus favorables. Reporters sans frontières restera très présente en Tunisie et continuera de jouer son rôle de défenseur des libertés », a-t-il ajouté.
Pendant vingt-trois ans, le régime de Ben Ali a verrouillé l’information dans les médias traditionnels, puis sur le Net. Le 14 janvier 2011, après un mois de protestation, la révolution populaire est parvenue à chasser le président tunisien.
Le 17 janvier, le gouvernement provisoire d’union nationale qui prend les rênes du pouvoir supprime le ministère de l’Information. Slim Amamou, blogueur libéré quatre jours auparavant, devient secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports. Ce gouvernement prône immédiatement la liberté totale d’information et d’expression comme principe fondamental.
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