La mort de Viatcheslav Veremyi est la conséquence tragique des troubles sociaux qui secouent l’Ukraine depuis novembre 2013.
Depuis le 18 février, au moins 27 journalistes ont été blessés et un reporter a été tué alors que les affrontements entre manifestants et policiers ont dégénéré en Ukraine.
Un journaliste de 33 ans, Viatcheslav Veremyi, correspondant du journal Vesti, est mort tôt ce matin après avoir été agressé par des inconnus le 18 février au moment où il sortait de la place de l’Indépendance. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Veremyi et son collègue Alekseï Lymarenko ont été traînés hors d’un taxi par des hommes masqués et violemment passés à tabac, avant que Veremyi ne soit abattu d’une balle à la poitrine.
« Nous condamnons le meurtre brutal de Viatcheslav Veremyi, qui met en évidence les risques que courent les journalistes en Ukraine », a déclaré le Directeur adjoint du CPJ, Robert Mahoney. « Les autorités doivent faire rendre des comptes à ses assassins. Si elles ne le font pas, cela ne fera que rendre encore plus audacieux ces groupes qui seraient déjà à l’œuvre pour intimider les journalistes couvrant les manifestations. »
La mort de Veremyi est une conséquence tragique de l’agitation sociale qui s’est emparée de l’Ukraine depuis novembre 2013, soit depuis que les citoyens ont commencé à manifester contre la décision du Président Viktor Ianoukovitch de ne pas ratifier une série d’accords commerciaux avec l’Union européenne.
Le mécontentement s’est accru encore davantage en janvier 2014, quand Ianoukovitch a ratifié une loi qui, essentiellement, criminalisait la manifestation publique et imposait de lourdes restrictions aux journalistes et aux sites de nouvelles. Alors que la loi était annulée peu après, la violence a continué de se répandre dans les manifestations qui se sont poursuivies.
Selon BBC News, 26 personnes environ ont perdu la vie ces derniers jours, dont 14 manifestants, dix policiers et Veremyi, le journaliste.
L’Institut de l’information de masse (Institute of Mass Information, IMI), un groupe de défense de la liberté de la presse basé à Kiev, condamne la violence et prévient que « …les autorités sont prêtes à noyer l’Ukraine dans le sang et à recourir aux armes et à l’attirail militaire ».
Dans une déclaration rendue publique le 19 février, l’organisation demande l’aide de la communauté internationale et des reporters étrangers.
« Nous vous demandons également de soulever de façon répétée la question de l’application de sanctions contre les dirigeants ukrainiens, car des vies humaines en dépendent – littéralement… Nous vous demandons d’informer votre public de l’existence de comptes dans des banques offshore et de compagnies qui appartiennent à des dignitaires ukrainiens corrompus. Ces informations peuvent inciter les gens à retirer leur appui au régime de Ianoukovitch, qui a instauré la terreur contre le peuple qu’il avait juré de servir. »
Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse ont déjà pris position.
Dans une déclaration au ton incisif, la Mission de Partenariat International sur la sécurité et la protection des journalistes et de la liberté de la presse en Ukraine, actuellement à Kiev, a condamné publiquement la violence contre les journalistes. Coalition de représentants d’organisations de défense de la liberté des médias, la Mission de Partenariat International invite les autorités ukrainiennes « à instituer une enquête immédiate, indépendante et transparente et à traduire en justice les responsables ».