(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète du sort de Pedro Cayuqueo Millaqueo, directeur de la revue mapuche « Azkintuwe », emprisonné depuis le 2 juin 2005 à Traiguén (Sud). C’est la deuxième fois que le journaliste, qui milite pour la récupération de terres dont le peuple mapuche avait été autrefois spolié, est incarcéré pour les mêmes faits. « Il est […]
(RSF/IFEX) – RSF s’inquiète du sort de Pedro Cayuqueo Millaqueo, directeur de la revue mapuche « Azkintuwe », emprisonné depuis le 2 juin 2005 à Traiguén (Sud). C’est la deuxième fois que le journaliste, qui milite pour la récupération de terres dont le peuple mapuche avait été autrefois spolié, est incarcéré pour les mêmes faits.
« Il est à la fois surprenant et contraire à tout Etat de droit qu’un homme soit emprisonné une seconde fois pour le même motif, six ans après les faits. Pedro Cayuqueo Millaqueo est un militant engagé de la cause mapuche. En tant que journaliste et directeur de publication, il est un porte-parole reconnu de sa communauté. Nous craignons que sa détention ne relève d’une stratégie de harcèlement et nous appelons les autorités politiques et judiciaires à la clémence », a déclaré RSF.
Le 2 juin vers 8h00 (heure locale), des agents civils du corps des carabiniers ont arrêté Cayuqueo à Nueva Imperial. Retenu pendant quatre heures au commissariat, le directeur d' »Azkintuwe » a ensuite été transféré à la prison de Traiguén. Son arrestation et sa mise en détention sont intervenues alors qu’il tentait d’obtenir un visa de sortie pour participer, du 14 au 24 juin, à une rencontre des journalistes indigènes à Vancouver (Canada) à laquelle il était invité.
Selon « Azkintuwe », Cayuqueo a été incarcéré sur ordre d’un juge de Traiguén, pour ne pas s’être acquitté d’une amende à laquelle il avait été condamné pour des faits remontant à 1999. A l’époque, des membres des communautés mapuches de Temulemu, El Pantano et Didaico de Traiguén avaient occupé des terres exploitées par l’entreprise Forestal Mininco, dont les populations indigènes locales s’estiment dépossédées. Présent à la manifestation, Cayuqueo avait été condamné en octobre 2003 à 61 jours de prison et à une amende pour « usurpation de terres » et « recel de vol de bois ». Il avait fondé au même moment la revue « Azkintuwe ».
Le 22 janvier 2004, le journaliste avait été arrêté une première fois et avait purgé sa peine sans payer d’amende. Deux cents exemplaires d' »Azkintuwe » avaient alors été confisqués et jamais restitués.
Depuis le 2 juin 2005, Cayuqueo est astreint à 41 jours de réclusion nocturne. Incarcéré à 90 kilomètres de chez lui, il a demandé, en vain, à être transféré dans un lieu plus proche de sa famille.