L’annonce de la composition de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) par le président Moncef Marzouki, arrive à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2013.
Reporters sans frontières salue l’annonce de la composition de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) par le président Moncef Marzouki, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai 2013. Enseignant à l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), Nouri Lejmi en a été nommé président. Huit autres membres, également nommés, siègeront à ses côtés.
« On ne peut que se réjouir de cette annonce, tant attendue depuis un an et demi. La mise en place de cette instance d’autorégulation est le premier pas concret dans le processus de réforme du secteur médiatique tunisien, prévue par le décret-loi 116-2011. Lors d’un entretien avec le président tunisien Moncef Marzouki en janvier dernier, nous avions fait part de notre préoccupation face aux reports successifs de la création de cette instance. Cette annonce est donc un soulagement », a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.
La nouvelle instance doit faire face à de nombreux défis, tant de véritables réformes structurelles s’imposent. L’ensemble des lois qui régissent le paysage audiovisuel tunisien doit être revu. Sont notamment concernée:
- la régularisation de la situation des nouvelles radios et télévisions qui diffusent dans l’illégalité ;
- la mise en place de cahiers des charges afin de réguler l’octroi des licences des chaînes de télévisions, des radios commerciales, associatives et communautaires ;
- la nomination des directeurs à la tête des médias publics et la révision des anciennes nominations effectuées par le gouvernement de la Troïka depuis janvier 2012 ;
Pour les prochaines échéances électorales, l’HAICA aura également pour mission d’édicter les règles à suivre afin de garantir aux citoyens une information libre, transparente, plurielle et indépendante.
Il est également important que l’HAICA intervienne auprès du gouvernement afin que soit trouvée une solution aux différents problèmes auxquels doivent faire face les médias qui ont vu le jour au lendemain du 14 janvier 2011.
« Cette nouvelle autorité de régulation est le fruit de la lutte des journalistes tunisiens, aux côtés desquels Reporters sans frontières se bat depuis des années. Notre organisation peut mettre à disposition des membres de l’HAICA son expertise et son analyse pour qu’émergent enfin en Tunisie des médias libres et indépendants », a assuré Christophe Deloire.