(RSF/IFEX) – Au début janvier 2000, le juge fédéral Jose Marcos Lunadelli a ordonné la fermeture de quelques 2,000 radios communautaires de l’état de Sao Paulo, prévue pour le 6 février. Ce n’est que quelques jours plus tard que le magistrat a fait savoir que les stations radiophoniques qui refuseraient de cesser leurs activités serraient […]
(RSF/IFEX) – Au début janvier 2000, le juge fédéral Jose Marcos Lunadelli a ordonné la fermeture de quelques 2,000 radios communautaires de l’état de Sao Paulo, prévue pour le 6 février. Ce n’est que quelques jours plus tard que le magistrat a fait savoir que les stations radiophoniques qui refuseraient de cesser leurs activités serraient imposer une amende de $2,500 (US) par jour.
Le juge a donné ainsi raison à l’Association brésilienne des diffusion radio et télévision de l’état de Sao Paulo (Asociacion Brasileña de las Emisoras de Radio y Television del Estado de Sao Paulo) dans ses arguments pour fermer les radios. Selon l’Asociation brésilienne, les ondes émises par les radios communautaires provoqueraient de l’interférence aux avions passant dans cette zone. Détruisant cet argument, Colonel de l’Aéronautique Ricardo Nogueira, du Service régional de protection des vols de Sao Paulo (Servicio Regional de Proteccion de Vuelos de Sao Paulo), s’est empressé d’affirmer qu’il n’existait aucune possibilité pour que les radios soient préjudiciables aux vols de quelque manière que ce soit.
Quant au Forum pour la démocratie dans la communication (Foro Democracia en la Comunicacion), qui rassemble 900 stations émettrices communautaires, a annoncé qu’il en appellerait cette décision, que le Forum qualifie d’être inconstitutionnelle.
Pour sa part, Amilton Vieira, directeur de la culture et des communications au Syndicat des journalistes professionnels de l’état de Sao Paulo (Sindicato de Periodistas Profesionales del estado de Sao Paulo), s’est aussi prononcé contre la décision du juge brésilien et s’est engagé, au nom du syndicat, à publier un communiqué de presse dénonçant officiellement la fermeture des radios communautaires.
Un autre appui est venu du président du Syndicat des délégués de la Police fédérale de Sao Paulo (Sindicato de Delegados de la Policia Federal de Sao Paulo), Armando Coelho Neto, qui a clairement exprimé sa grande sympathie à l’égard du mouvement des radios. Au moment d’appliquer l’ordonnance du juge cependant, la Police fédérale sera chargée de fermer toutes les radios communautaires. Coelho a précisé qu’en dépit du fait qu’il soit favorable au maintien des stations, il s’agit là d’une opinion personnelle qui ne saurait pas engager la Police fédérale.
Le président de l’Association brésilienne des radios communautaires, Jose Soter, a déclaré qu’il intenterait un processus judiciaire afin d’en appeler la décision du juge et d’en obtenir une annulation.
Le 22 janvier, une table ronde rassemblant quelque seize organisations brésiliennes de coordination et de représentation de la radiocommunautaire a réuni les sympathisants à la cause dans un effort pour coordonner les actions en réaction à l’ordonnance. Les participants y ont effectué la planification d’une grande campagne de mobilisation, de diffusion et de résistance afin de « lutter contre l’une des plus gravesviolations contre la liberté d’expression au Brésil ».
La table ronde réunissait les organisations suivantes: le Forum pour la démocratie dans les communications, l’ABRAÇO – SP (l’Association brésilienne des radios communautaires – Sao Paulo), l’ANCARC (l’Association nationale catholiquedes radios communautaires), l’APERLOC (l’Association des stations deradiodiffusion locales communautaires de Sao Paulo), le Syndicat des journalistes de l’état de Sao Paulo, le Réseau radio populaire, le député Carlos Zaratini (président de la Commission sur la communication du Forum du XXIe siècle, de l’Assemblée législative de Sao Paulo), le SINERC (Syndicat des associations d’opérateurs de radios et de télévisions communautaires), le Conseil des radios communautaires ABC, l’Association école et radio académique (Sertãozinho), l’ARERC, Conselho Sul Paulista, Cancioneiro Duvalle (Barretos), la radio Heliopolis, la radio Ação FM, et la radio Nova Emoção FM.
Recommended Action
Faire appel aux autorités en:
- protestant contre la décision de fermer les radios mentionnées et l’amende imposée à ceux qui offriront de la résistance
- dénonçant la situation au Brésil quant à la flagrante violation du droit à la liberté d’expression
Faire appel à tous ceux qui appuient le mouvement de la démocratisation des communications et l’émergence d’une société davantage pluraliste, afin qu’ils expriment leur solidarité aux stations radiophoniques communautaires de Sao Paulo au Brésil.
Appeals To
Jose Marcos Lunadelli
Juge Fédéral
courrier électronique: jm-lunardelli@uol.com.brEnvoyer des copies de vos protestations à l’initiateur si possible.
Source d’AMARC: OBORÉ, Centre de production et de formation éducative et radiophonique du Brésil, courrier électronique: obore@obore.dialdata.com.br