RSF s'est rendue à Tunis pour observer la manière dont les médias, particulièrement ceux d'opposition parviennent, ou non, à couvrir la campagne, et l'accès de certains partis d'opposition aux médias publics.
(RSF/IFEX) – 23 octobre 2009 – Le dimanche 25 octobre 2009, les Tunisiens sont appelés à se rendre aux urnes pour élire leur président de la République et renouveler l’Assemblée nationale. Le résultat de l’élection ne fait pas de doute. La seule question réside dans le pourcentage avec lequel Zine El-Abidine Ben Ali sera réélu.
Alors que le mensuel Afrique-Asie titre son hors-série du mois d’octobre 2009 « Tunisie, pourquoi ça marche », Reporters sans frontières, notamment son secrétaire général Jean-François Julliard, s’est rendue du 12 au 15 octobre 2009 à Tunis pour observer la manière dont les médias, particulièrement ceux d’opposition parviennent, ou non, à couvrir la campagne, et l’accès de certains partis d’opposition aux médias publics.
« Le pluralisme de l’information n’est toujours pas une réalité en Tunisie. C’est malheureusement particulièrement vrai en période de campagne électorale. Le président Ben Ali fait la Une des journaux qui ne tarissent pas d’éloges à son égard. Les colonnes des journaux d’Etat ou pro-gouvernementaux sont remplies de messages de félicitations et de soutien à l’adresse du candidat-président. Idem à la télévision et à la radio. Les opinions défavorables au chef de l’Etat sont largement absents des médias et les Tunisiens n’ont pas accès à une information équilibrée », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, à son retour d’une mission effectuée à Tunis.
« Nous condamnons également l’attitude des autorités tunisiennes qui empêchent les journalistes tunisiens indépendants de faire leur travail, ainsi que les envoyés spéciaux étrangers. La présence policière est permanente en cette période électorale. Les militants de l’opposition, les journalistes indépendants, les défenseurs des droits de l’homme, les avocats et les militants démocrates sont surveillés de près. Cette situation est inacceptable », a ajouté l’organisation.