RSF exprime son inquiétude suite à l'arrestation du journaliste Ali Taha et du cameraman Ali Ahmed par les services du Département de la Sécurité intérieure.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime son inquiétude suite à l’arrestation du journaliste Ali Taha, et du cameraman Ali Ahmed, par les services du Département de la Sécurité intérieure, le 2 janvier 2010.
« La multiplication des arrestations arbitraires des professionnels des médias en Syrie est inquiétante. Les autorités ne fournissent aucune information relative au motif juridique de ces arrestations, et gardent le silence sur les lieux de détention. Ce manque total de transparence laisse présager le pire », a déclaré Reporters sans frontières.
D’après les informations collectées, les forces de sécurité ont arrêté, le 2 janvier 2010, le cameraman Ali Ahmed à proximité du mausolée dédié à Sayda Zainab, petite-fille du prophète Mohammed et fille de l’Imam Ali ibn Abi Taleb (10 km au sud de Damas), alors qu’il prenait des images. Son confrère Ali Taha a été convoqué par la suite.
Les autorités n’ont donné aucune information sur les raisons de ces arrestations, ni sur le lieu actuel de détention des deux professionnels des médias.
Journaliste chevronné, reconnu pour le sérieux de son travail, Ali Taha travaille, depuis de nombreuses années, pour le magazine « Saïdati », ainsi que pour la chaîne de télévision Rotana. Ali Ahmed est, quant à lui, cameraman pour cette même chaîne depuis une dizaine d’années.
Reporters sans frontières rappelle que Maan Aqil, journaliste au quotidien gouvernemental « Al-Thawra », a également été arrêté le 22 novembre 2009. Les motifs de son arrestation sont toujours inconnus, ainsi que le lieu actuel de sa détention.
Seule bonne nouvelle: le 6 janvier 2010, les autorités syriennes ont libéré le blogueur Kareem Arbaji, qui avait été arrêté le 6 juillet 2007. Il avait été condamné, en septembre dernier, à trois ans de prison pour « publications d’informations mensongères de nature à affaiblir l’esprit de la nation » sur la base de l’article 286 du code pénal. Cette libération, qui intervient cinq mois avant la fin de la peine du blogueur, fait suite aux démarches entreprises par les instances chrétiennes en Syrie auprès de la présidence de la République, arguant du mauvais état de santé du père de Kareem Arbaji.