"Les autorités irakiennes doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour que cessent les violences", a déclaré RSF.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude suite aux tentatives d’assassinat contre Mouayad Al-Lami, président du Syndicat des journalistes irakiens, le 21 mars 2010 à Bagdad, et le journaliste Maytham Al-Ahmed, le 17 mars 2010 à Bassora.
« Les autorités irakiennes doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour que cessent les violences et que des enquêtes sérieuses soient ouvertes sur les deux incidents. Le retard du Parlement à adopter une loi protégeant les journalistes maintient une situation d’impunité et apparaît comme la principale cause de la poursuite des agressions à l’encontre de la presse irakienne », a déclaré l’organisation.
Le 21 mars 2010, vers 21h30, alors qu’il se trouvait en voiture dans le quartier de Qadissiya à Bagdad, Mouayad Al-Lami, président du Syndicat des journalistes irakiens, a été visé par une tentative d’assassinat. Plusieurs hommes armés ont tiré sur sa voiture, blessant grièvement le chauffeur. Mouayad Al-Lami est sorti indemne de l’agression.
En septembre 2008, le journaliste avait déjà fait l’objet d’une tentative d’assassinat quand une charge de dynamite avait explosé devant le bâtiment du Syndicat des journalistes.
Le 17 mars 2010, la maison du journaliste Maytham Al-Ahmed, directeur de la station de radio Sindibad à Bassora et directeur de la rédaction de l’hebdomadaire indépendant Al-Amani, a été visée par une grenade. Deux individus, à moto, l’un en uniforme de policier et l’autre en civil, ont lancé une grenade dans le jardin de la maison. La fille du frère de Maytham Al-Ahmed a été gravement blessée.
Dans une autre affaire, Reporters sans frontières a appris que la presse de Bassora boycotte la couverture des activités médiatiques des forces militaires américaines et britanniques. Les médias protestent de cette façon contre les mauvais traitements infligés par les militaires lors de la tenue d’une conférence de presse destinée à délivrer des permis de travail aux journalistes. Certains d’entre eux ont été retenus pendant plusieurs heures suite à des bousculades. Le chargé des relations publiques des forces américaines a envoyé une lettre d’excuse à l’attention des journalistes de Bassora.