"Il n'y a pas un jour sans qu'un média soit attaqué, sans qu'un journaliste soit kidnappé, arrêté ou condamné", dénonce RSF.
(RSF/IFEX) – Alors que le président Ali Abdallah Saleh venait d’ordonner la libération d’un journaliste et de deux responsables du quotidien « Al-Ayyam », l’armée a pris d’assaut, le 21 avril 2010 au soir, le bâtiment de la société de presse 14 October, situé dans la province d’Aden, afin de confisquer le dernier numéro du quotidien « Al-Tariq ». Le siège de 14 October a été levé le 22 avril au matin.
« Ce qui se passe au Yémen est tout simplement hallucinant. Il n’y a pas un jour sans qu’un média soit attaqué, sans qu’un journaliste soit kidnappé, arrêté ou condamné », a dénoncé Reporters sans frontières.
Le 21 avril dans la soirée, les forces de la sécurité centrale ont pris d’assaut le bâtiment de la société de presse nationale 14 October, situé dans la ville d’Al-Ma’ala (ouest d’Aden). Ils ont fouillé l’ensemble des véhicules situés à l’extérieur des bureaux, notamment celui d’Ahmed Al-Hubaishi, directeur de publication et président du conseil d’administration de 14 October, dans le but de confisquer le numéro du journal « Al-Tariq » daté du 22 avril, imprimé par 14 October.
Cet incident fait suite à la publication – par « Al-Tariq » – d’une information relative aux événements du 21 avril dans l’après-midi quand des soldats ont pris d’assaut le commissariat de police de la ville d’Al-Tawahi (à l’ouest d’Aden). D’après « Al-Tariq », cette opération militaire constituerait une vengeance de la part de soldats en réponse à une altercation entre un policier d’Al-Tawahi et un des leurs au cours de l’opération de destruction des habitations illégales sur les hauteurs de Al-Tawahi. Une autre hypothèse avancée par le journal serait un différend entre un soldat et un policier dans le souk de Al-Tawahi ( http://www.attariq-ye.com ).
Les bureaux du quotidien « Al-Tariq », situés dans la ville d’Al-Tawahi, avaient déjà été pris d’assaut par l’armée le 21 février, pour avoir utiliser le terme d' »occupation » en parlant de la situation du Yémen du Sud. Le journal avait dû interrompre ses activités pendant deux semaines.
Le 21 avril, le président Ali Abdallah Saleh a ordonné la remise en liberté de Hani Bashraheel, rédacteur en chef de l’édition sportive du journal « Al-Ayyam », de Mohamed Bashraheel, directeur du groupe « Al-Ayyam » et d’Arhab Hassan Yassine, secrétaire général du groupe, arrêtés début janvier, à l’issue du siège du journal d' »Al-Ayyam » par l’armée. Hisham Bashraheel, fondateur et propriétaire du journal, avait été libéré le 24 mars pour des raisons de santé.
Reporters sans frontières rappelle la dégradation de la situation de la liberté de la presse au Yémen depuis mai 2009.