RSF estime que Abu-Jamal n'a pas bénéficié d'un procès équitable et doit à ce titre être rejugé avec toutes les garanties d'impartialité.
(RSF/IFEX) – 23 avril 2010 – Nous Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, nous faisons écho de la pétition internationale de soutien au journaliste Mumia Abu-Jamal, qui a déjà passé la moitié de sa vie dans le couloir de la mort: http://fr.rsf.org/spip.php?page=petition&id_article=37069
Lien vers la pétition, disponible en six langues: http://mumialegal.org/node/72
Né le 24 avril 1954, journaliste alternatif et ancien militant des Black Panthers, connu comme « la voix des sans-voix », Mumia Abu-Jamal a été arrêté et emprisonné le 9 décembre 1981 pour l’assassinat d’un policier qu’il a toujours nié. Sa condamnation à mort, en 1982, à l’issue d’un procès entaché de racisme et d’irrégularités de procédure, laisse de sérieux doutes quant à sa culpabilité réelle. Pourtant, la Cour suprême a rejeté par deux fois, en octobre 2008 et avril 2009, les deux requêtes de son avocat demandant la tenue d’un nouveau procès : la première au titre des pressions exercées sur les témoins pour obtenir la condamnation à mort du journaliste, la seconde en raison de la sélection discriminatoire et raciste du jury à l’ouverture du procès de 1982.
Le 27 mars 2008, la cour d’appel fédérale du troisième circuit de Pennsylvanie s’était prononcée en faveur de la sélection d’un nouveau jury chargé de statuer sur la peine infligée à Mumia Abu-Jamal. Malheureusement, le gouvernement de l’État de Pennsylvanie s’est pourvu devant la Cour suprême, laquelle a ordonné à la cour d’appel de Pennsylvanie, le 19 janvier 2010, de revenir sur sa précédente décision. Il s’agit d’un grave revers judiciaire, qui pourrait accélérer l’exécution de Mumia Abu-Jamal.
Nous, Reporters sans frontières, estimons que:
– Mumia Abu-Jamal n’a pas bénéficié d’un procès équitable et doit à ce titre être rejugé avec toutes les garanties d’impartialité.
– La condamnation à mort de Mumia Abu-Jamal ajoute au scandale d’un procès inique, le doute devant profiter à l’accusé comme dans n’importe quel État de droit.
– La qualité de journaliste militant de Mumia Abu-Jamal a pesé sur sa condamnation à mort, en 1982, envers et contre les principes de liberté de conscience et de liberté d’expression consacrés par la Constitution des États-Unis d’Amérique.
– La loi adoptée par l’État de Pennsylvanie en 1996 – également appelée « Loi Mumia » – prohibant toute image et tout enregistrement sonore ou filmé d’un prisonnier condamné à mort, viole le principe de libre circulation de l’information entériné par la Constitution et la législation fédérale.
– La peine de mort est incompatible avec l’État de droit et doit être abolie aux États-Unis comme partout ailleurs où elle est encore appliquée ou maintenue dans son principe.
Pour toute information et offre de soutien à Mumia Abu-Jamal, contacter :
Law Offices of Robert R. Bryan 2088 Union Street, Suite 4, San Francisco, CA 94123-4117 http://www.MumiaLegalDefense.org