"Cette décision des autorités israéliennes ne plaide pas en faveur de Tel-Aviv en matière de liberté d'expression et de tolérance", a déclaré RSF.
(RSF/IFEX) – Reporters sans frontières se dit consternée par la décision des autorités israéliennes, dimanche 16 mai 2010, de refuser l’intellectuel Noam Chomsky d’entrer en Cisjordanie alors qu’il devait donner une conférence à l’université de Bir Zeit, à côté de Jérusalem.
« La décision des autorités israéliennes d’interdire en Cisjordanie un intellectuel reconnu, engagé et controversé, loin d’être sur la même ligne politique que l’État d’Israël, ne plaide pas en faveur de Tel-Aviv en matière de liberté d’expression et de tolérance, a déclaré l’organisation. Tout intellectuel, aussi critique soit-il sur la politique israélienne, devrait avoir le droit de s’exprimer dans les territoires palestiniens. Cette décision montre combien les autorités ont du mal à accepter les voix divergentes et qu’elles ne s’interdisent pas de procéder à des mesures d’obstruction. Noam Chomsky est un intellectuel reconnu internationalement et devrait avoir le droit de pouvoir se déplacer et de s’exprimer librement dans le monde. »
Noam Chomsky arrivait d’Amman, en Jordanie, dimanche 16 mai, en compagnie de sa fille Aviva et de deux amis. Il a été retenu pendant trois heures par les autorités israéliennes au poste frontière de Allenby bridge, entre la Jordanie et la Cisjordanie avant d’être refoulé.
Connu pour ses prises de positions contre la politique étrangère américaine, voix critique et parfois dure contre l’État d’Israël, Noam Chomsky a à plusieurs reprises défendu la liberté d’expression dans le monde. Il a appelé à la libération des prisonniers de conscience en Iran. En Septembre 2009, il a été cosignataire, avec entre autres le grand journaliste iranien Akbar Ghanji et Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, d’une lettre appelant à la libération des journalistes emprisonnés en Iran.