"Les journalistes ont été victimes de mauvais traitements, voire même de torture. Nous demandons aux autorités d'ouvrir une enquête et punir les auteurs de ces actes", a déclaré RSF.
(RSF/IFEX) – « Nous saluons la décision du président Ali Abdullah Saleh d’abandonner les poursuites judiciaires contre 33 journalistes. Toutefois, nous condamnons le caractère arbitraire des détentions dont ceux-ci ont fait l’objet. Les journalistes ont été victimes de mauvais traitements, voire même de torture. Nous demandons aux autorités yéménites d’ouvrir une enquête et punir les auteurs de ces actes. Nous demandons également aux autorités de supprimer le tribunal spécial chargé de juger les délits de presse. Par ailleurs, les journalistes yéménites sont toujours les cibles d’agressions de la part des forces de la sécurité », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 8 juin 2010, un tribunal yéménite spécialisé dans les délits de presse a annoncé l’abandon des poursuites judiciaires contre 33 journalistes jugés dans huit affaires, suite à la grâce du président Ali Abdullah Saleh, à l’occasion du 20e anniversaire de l’unification du Yémen.
Cette mesure concerne des journalistes jugés pour « atteinte à l’unité nationale », « incitation au régionalisme » ou « propagation de fausses nouvelles pour affaiblir les forces armées », a annoncé le 8 juin le ministre de la Justice, Ghazi Chaif Al-Agbari.
Les huit affaires visaient huit journaux locaux et 33 journalistes qui y travaillent :
L’hebdomadaire « Al-Share' » et son équipe : Naef Hassan, Mohamed Ali Mouhsin Al-Barti, Adib Al-Sayed, Abdel Wahed Ali Ahmed, Moustafa Ali Issa, Abdel Rab Darwish, Mohamed Mohamed Al-Habashi et Wadad Ayyash.
Le quotidien « Al-Ayyam », son fondateur Hisham Bashraheel et les journalistes : Mohamed Mershed Aqabi, Kaed Zeid Thabet, Ghazi Mehsen Al-Alawi, Salah Al-Qashmi et Hisham Etayri.
L’hebdomadaire « Al-Diyar » et ses journalistes : Abed Al-Mahzari, Majed Al-Dai’ri, Shafi’ Al-Abed et Ali Salem Saleh Ben Yehia.
Le journal « Hadith Al-Madena » et son directeur de publication Fakri Qassem.
Le journal « Al-Watani » et ses journalises : Abdel Raqib Al-Hadyani, Seif awad Al-Mashali, Fathi Ben Al-Azrak, Yaser Hasan Mohamed, Saleh Moubarak Al-Ghrabi et Abdel Rahman Ahmed Haza’ Al-Mouhamadi.
Le quotidien « Al-Thawry » et ses journalistes Khaled Salman et Mohamed Mohamed Al-Maqalih.
L’hebdomadaire « Al-Masdar » et ses journalistes : Samir Jubran, Sami Al-Kaf, Abdelrazeq Al-Jamal, Abelmalek Al-Mathil et Mohammed Al-‘Ala’i et Awad Qashmim.
Le journal « Al-Asemah » et le journaliste Khaled Al-Alawani.
Par ailleurs, le site d’information Al-Masdar online ( http://www.almasdaronline ), bloqué depuis février 2010, est à nouveau accessible depuis le 9 juin 2010. Cette mesure fait suite à la grâce du président.
Reporters sans frontières a appris que, le 29 mai 2010, le journaliste Mohamed Al-Mountasir, correspondant du quotidien « Al-Yawm », a été agressé par les forces de la sécurité centrale dans la province d’Al-Dali (sud de Sanaa), alors qu’il était venu couvrir le sit-in des partis d’opposition. Il a été blessé à la tête. Mohamed Al-Mountasir a été arrêté pendant 6 heures et ensuite relâché. Son appareil photo a été confisqué.
Dans une autre affaire, l’étudiant et journaliste Wael Al-Kabati, employé du journal : « Akhbar Aden », a été interdit de passer les examens, ainsi que ceux des deux prochaines années pour avoir critiqué la situation de l’université dans ses articles.