Djilali Hadjadj a été inculpé suite à la plainte déposée par la Direction générale de la Caisse nationale d'assurance santé (CNAS).
(RSF/IFEX) – Le collaborateur du « Soir d’Algérie » et militant anti-corruption Djilali Hadjadj a été condamné à six mois de prison avec sursis et 50 000 dinars (500 euros) d’amende, à l’issue de son procès devant le tribunal Sidi M’Hamed d’Alger, le 13 septembre 2010. Son épouse a été condamnée à deux mois de prison avec sursis, adjoint à une amende de 20 000 dinars (200 euros).
Très investi dans le combat contre la corruption et pour la liberté d’expression, Djilali Hadjadj a été inculpé suite à la plainte déposée par la Direction générale de la Caisse nationale d’assurance santé (CNAS), sur la base de la rédaction de trois certificats médicaux à son épouse.
Décidés à prouver leur innocence, le couple a décidé de faire appel de la décision de justice.
« Je suis plus déterminé que jamais. J’irai jusqu’à la Cour Suprême s’il le faut. Cela fait près de quinze ans que je suis traduit devant les tribunaux. J’ai dû me présenter plus d’une centaine de fois devant le juge d’instruction, dans près d’une cinquantaine de procès », a déclaré Djilali Hadjadj à Reporters sans frontières.
Devant l’évidence des irrégularités de procédures, le verdict a été rendu en une journée. Le médecin et journaliste n’a reçu aucune convocation, ni pour l’instruction, ni pour le procès. De part sa nature, cette affaire aurait dû être traitée dans l’enceinte du Conseil de l’Ordre des médecins, et non du droit commun.
Président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AALC), Djilali Hadjadj est également le représentant de l’ONG Transparency International en Algérie et auteur du livre « Corruption et démocratie en Algérie ». En outre, il collabore depuis plus de cinq ans avec le quotidien « Le Soir d’Algérie », dans deux rubriques hebdomadaires, l’une intitulée « Le Soir Corruption », la seconde « Le Soir Retraite ».
Contacté par Reporters sans frontières, Monsieur Boughanem, directeur de publication du « Soir d’Algérie », a déclaré qu' »il est clair que l’arrestation de Djilali Hadjadj est liée à ses activités anti-corruption. L’ampleur des moyens déployés ne peut faire croire le contraire ».