Le rapatriement volontaire permet en droit aux intéressés de revenir au Panama dans un délai de deux ans contre quatre en cas d'expulsion.
(RSF/IFEX) – Arrêtés le 26 février 2011 lors d’une manifestation des communautés indigènes contre la nouvelle loi minière, les journalistes espagnols Paco Gómez Nadal et Pilar Chato ont finalement été expulsés vers leur pays quarante-huit heures plus tard. Le couple, en transit au Costa Rica, a déclaré à la presse avoir accepté son rapatriement en raison des pressions exercées à leur encontre par les autorités panaméennes. Le rapatriement volontaire permet en droit aux intéressés de revenir au Panama dans un délai de deux ans contre quatre en cas d’expulsion.
« Malgré cette nuance juridique, il s’agit bien d’une mesure expulsion, politiquement motivée. Paco Gómez Nadal et Pilar Chato gênaient les intérêts du gouvernement panaméen en raison de leurs prises de position éditoriale en faveur de la cause indigène et de leur engagement au sein de l’organisation Human Rights Everywhere. Cet épisode marque un déni de liberté d’expression, sur une question d’intérêt public », a déclaré Reporters sans frontières.
Cette double expulsion est l’occasion de rappeler à quels risques s’exposent les journalistes qui s’emparent de thèmes environnementaux sensibles. L’enjeu minier en est un, particulièrement en Amérique latine. Reporters sans frontières a plaidé la cause des journalistes défenseurs de l’environnement dans un rapport thématique couvrant plusieurs continents publié en juin 2010.